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We feed the world de Erwin Wagenhofer
Avec : un documentaire de Erwin Wagenhofer avec Jean Ziegler...

Ils ne savent pas ce qu’ils font

D’un bout à l’autre de la planète, Ewin Wagenhofer observe les aberrations de l’industrie agro-alimentaire. A Vienne, la quantité de pain jetée au rebut chaque jour pourrait nourrir la seconde ville du pays, Graz. Au Brésil, les paysans meurent de faim tandis que le pays exporte massivement vers les fermes d’Europe du soja destiné à gaver les poulets d’élevage. De nombreux ouvriers africains immigrent dans le sud de l’Espagne pour travailler dans d’immenses fermes agricoles dont le système d’irrigation cause d’importantes pénuries d’eau…

La liste est longue. Le film de Erwin Wagenhofer se nourrit ainsi de déséquilibres invisibles et prolonge habilement un autre documentaire, Notre pain quotidien, de son compatriote Nikolaus Geyrhalter. Les deux films se rencontrent d’ailleurs le temps d’une séquence similaire, sur la chaîne d’abattage des poulets. Mais Erwin Wagenhofer ne se contente pas de la mise en scène de la machinerie, d’un dispositif purement esthétique. Plus didactique, We feed the world met à jour de terribles relations de causes à effets. Le gavage des poulets européens entraîne la disparition des forêts du Brésil. Les subventions accordées par l’union Européenne à ses paysans réduisent à néant l’agriculture africaine.

Mais le plus inquiétant reste le glissement du film vers les chaînes alimentaires. Aujourd’hui, les bateaux de pêche remontent dans leurs filets de gros poissons rats difformes mais cela ne pose aucun problème puisque comme l'explique un des intervenants, ce poisson n’est pas destiné à être mangé mais vendu. La quête du profit fait des ravages et le PDG de Nestle explique sans rire pourquoi l’eau devrait être vendue comme n’importe quelle denrée. Le paysan hollandais de la séquence d’ouverture explique comment il a du multiplier par 6 la superficie de la ferme de son père pour pouvoir continuer décemment son exploitation. Ça fait réfléchir.
J.H.D. 

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