chroniques cinéma
Le Film Décrypté : Le Masque du Démon de Mario Bava |
Avec : Barbara Steele, John Richardson, Andrea Checchi, Ivo Garrani, Arturo Dominici, Enrico Olivieri |
Afin d’accompagner le dossier consacré à Dario Argento, la rubrique du film
décrypté s’intéresse au Masque du Démon de Mario Bava, un des auteurs qui, depuis près de trente ans, a le plus influencé le fantastique en général et Dario
Argento en particulier. A l’époque, la majorité des films d’épouvante aborde toujours les mêmes thèmes, à savoir surtout de la science fiction dans le cinéma américain et le traitement de figures classiques en Europe, matérialisé par les succès de la firme anglaise Hammer. Le film débute par le supplice d’un couple accusé de sorcellerie. La loi de ce lointain royaume d’Europe de l’est les condamne à porter un masque clouté, apposé au fer rouge, le fameux masque du titre. Avant de mourir, la jeune condamnée jure de revenir se venger… Quand il tourne ce film en 1960, Mario Bava n’est pas un inconnu. Amorcé en 1939, sa carrière lui a déjà permis de travailler pour les plus grands comme Alberto Rossellini et il a même du remplacer Ricardo Freda au pied levé sur certains projets que ce dernier avait abandonné à l’improviste. Chef opérateur reconnu s’impose ici aussi par ses talents de directeur photo. Le noir et blanc est sublime, un élèment dramatique à part entière. Autre fait marquant, le film qui va lancer le film d’horreur gothique lance par la même occasion, Barbara Steele, celle qui va devenir son égérie. A cet égard, notons sa stupéfiante apparition avec ses deux molosses, un élèment que tim Burton reprendra (comme beaucoup d’autres) dans Sleepy Hollow, un hommage déguisé au film d’horreur gothique. Mais le film se distingue surtout par un triaitement de la violence brut et très original pour l’époque. Mario Bava laisse déjà entrevoir un goût pour un macabre qu’il sait toujours marier impeccablement à un esthétisme très développée (voir la photographie !). Ces tendance se développeront dans l’œuvre du maître jusqu’à la création du Giallo et à son fameux 6 femmes pour l’assassin. En conclusion, par ses choix esthétiques et sa représentation de la violence, Le Masque du Démon marque une date dans le cinéma fantastique transalpin et annonce annonce déjà le Giallo, les Argento ou autre Lucio Fulci qui vont se déchaîner au cours des années soixante dix… J.H.D.
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