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Choses Secrètes de Jean Claude Brisseau
Avec : Coralie Revel, Sabrina Seyvecou, Fabrice Deville, Roger Mirmont, Blandine Bury
L’origine du monde.

Sandrine et Nathalie se rencontrent dans une boîte de strip tease où elles essaient de gagner leur vie, l’une en dansant, l’autre au bar. Renvoyées de l’établissement pour avoir refusé les avances d’un client, elles décident d’user délibérément de leurs charmes pour se sortir de leur condition sociale d’exploitées. Engagées dans une entreprise parisienne, elles gravissent ainsi, un à un les échelons, écrasant les petits directeurs mais le fils du patron, un libertin manipulateur et cynique résolu à les humilier, leur résiste…

Il y a tout d’abord cette danse troublante de Coralie Revel, vision fantasmatique et obsédante que l’on pourrait croire échappée d’un esprit dérangé. La grande force de Choses Secrètes réside dans la capacité du réalisateur à aller au bout de ses fantasmes. Ainsi jamais un film n’a autant magnifié le corps des femmes, lieu de convergence de tous les désirs notamment lors de la séquence d’ouverture, une performance rendue possible grâce au jeu sidérant des actrices

Jean Claude Brisseau privilégie ici le plaisir et la jouissance, seuls espaces de liberté dans un monde où sans argent ni relation, les êtres sont condamnés à rester toute leur vie des minables, comme aime à le rappeler l’une des héroïnes. Une autre idée forte du film consiste à jouer avec cette liberté, la mettre à l’épreuve du désir inassouvi, avec en point d’orgue le sacrifice du feu par dépit amoureux, manifestation des passions les plus violentes du temps des tragédies antiques auxquelles le film fait abondamment référence.

Jean Claude Brisseau manque de moyens et son film rappelle injustement les pornos soft du dimanche soir de M6, cruelle injustice car Choses Secretes se rapproche plus du porno américain du début des années quatre vingts dix. L’évocation de l’inceste frère sœur renvoie directement aux Femmes Caméléons de John Leslie tandis que son parti pris de filmer ses propres fantasmes rapproche plus Jean Claude Brisseau d’un cinéaste comme Gregory Dark et sa série des New Wave Hookers que de Marc Dorcel.

Affranchi de toute contrainte (un seul mot d’ordre oser !), Jean Claude Brisseau construit un film fascinant en dépit de quelques outrances , une séduisante collection de fantasmes au charme troublant.
J.H.D. 

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