chroniques cinéma
Dancer Upstairs de John Malkovich |
Avec : Javier Bardem, Juan Diego Botto, Laura Morante, Alexandra Lencastre, Elvira Minguez |
Pour son premier film en tant que réalisateur, John Malkovich s'est s'est procuré
les droits du roman à succès de Nicholas Shakespeare. Disposant d'un scénario solide
adapté par son auteur, Malkovich s'est attèlé avec sérieux et application à la réalisation
de son film. Ce film semble tout droit sorti des années 80 et décrit la lutte d'un policier intègre d'un pays d'Amérique latine contre des terroristes d'obédience maoïstes ne reculant devant aucun moyen pour parvenir à leurs fins. En réalité Malkovich examine sans jamais le citer l'action du sentier lumineux au Pérou. Immédiatement en choisissant un tel sujet, Malkovich entre en comparaison avec d'autres films américains déjà réalisés sur un sujet similaire comme Men with Guns de John Sayles. Mais alors que John Sayles choisissait d'articuler son film autour du long voyage intérieur de son héros et renvoyait finalement dos à dos le pouvoir et les terroristes, Malkovich livre un film d'une facture beaucoup plus classique. Et ce qui fait la richesse de ce film, c'est précisément que Malkovich prend le temps de nous faire participer à la vie de ses personnages, de nous faire comprendre leurs motivations. Acteur lui-même, Malkovich met en valeur ses acteurs et leur offre la possibilité d'être tour à tour heureux, perdu, sensible etc. A ce jeu Laura Morante est irrésistible, sensible, belle, forte, clairement un rôle en or pour cette actrice. Javier Bardem est lui aussi très bon et nous familiarise avec toutes les subtilités de son personnage. En filmant à plat son histoire, Malkovich malgré les horreurs commises par les terroristes, en nous les présentant comme issu des classes les plus défavorisés face au pouvoir corrompu, prend le parti de ne pas juger les terroristes, et au contraire s'appesantit sur les difficultés que rencontre Javier Bardem à poursuivre son enquête. La réflexion politique de Malkovich sur la démocratie et la violence est sans surprise et le déroulement de l'intrigue, sans heurt, offre de beaux moments de poésie comme le retour de Rejas (Javier Bardem) dans son pays natal. Cette simplicité est juste et fait mouche. Même si du point de vue technique Malkovich ne prend pas de risque, il s'avère à l'instar de Steven Soderbergh un bon directeur d'acteur. Il est bien dommage toutefois que la version disponible en France soit la version anglaise et non la version espagnole. A suivre donc. G.P.L.
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