chroniques cinéma
Good bye Lenin ! de Wolfgang Becker |
Avec : Daniel Brühl, Katrin Sass, Chulpan Khamatova, Maria Simon, Florian Lukas |
Au revoir les enfants Le cinéma allemand a toujours trouvé une part importante de son inspiration dans son histoire tourmentée, traversée par deux guerres mondiales et la partition du pays à partir des années 50. Comédie surprise, découverte du dernier festival de Berlin, Goodbye Lenin ! met en scène les retrouvailles des deux allemagnes, soit la confrontation de deux univers, la démesure capitaliste d’une part, l’apprentissage de la démocratie de l’autre. Berlin 1989. Quelques jours avant la chute du mur, la mère d’Alex qui avait fait du communisme sa raison de vivre est victime d’une attaque. Plongée dans un coma profond, elle en ressort quelques mois plus tard, après la réunification. Tout a maintenant changé, la publicité fait son apparition ainsi que les produits de l’ouest, aussi les médecins doutent de la capacité de la mère à surmonter un tel choc émotionnel. Suivant leurs conseils, Alex et sa sœur décident de cacher la vérité à leur mère afin de la ménager. Aidés des proches de la famille, ils entretiennent auprès d’elle l’illusion de la RDA... Cette comédie étrange et originale, véritable succès outre Rhin surprend tout d’abord par sa lucidité. Le film évite en effe le piège de la démonstration politique à sens unique, se contentant de renvoyer dos à dos les deux Allemagnes. Quant Alex et Denis fabriquent de faux journaux allemands, Goodbye Lenin suggère habilement que le monde dans lequel tout ces personnages ont vécu jusqu’alors sonne autant faux que celui fabriqué par les jeunes gens. Le film se garde bien de porter un jugement politique sur la RDA, tout au plus, le réalisateur ose un regard satyrique sur certains personnages perturbés par la chute du mur et une réunification trop rapide. Il en résulte une certaine nostalgie de l’est, cette fameuse Ostalgie, les regrets d’un peuple, orphelins d’une idéologie balayée par l’histoire. Goodbye Lenin ! devient alors un curieux film de deuil puisqu’on y enterre avant tout une partie de son histoire. Ce développement inattendu procure aux films ses plus beaux moments, notamment l’envolée de cette statue massive de Lenin. Qu’indique son doigt ? Difficile de le savoir mais une chose est sûre, libérés de leur passé, c’est une nouvelle histoire qui commence pour l’Allemagne et ces jeunes adultes. J.H.D.
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