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Bad Boys 2 de Michael Bay
Avec : Will Smith, Martin Lawrence, Gabrielle Union, Peter Stormare, Henry Rollins
Quand la surenchère d’un réalisateur devient le purgatoire du spectateur...

Un baron de la drogue cubain veut prendre le contrôle de l’ecstasy à Miami. Heureusement les inspecteurs Marcus Burnett et Mike Lowry - les bad boys du titre - veillent au grain.

Et ensuite ? Le néant absolu. Rarement il aura été permis de voir cette année un scénario d’une telle minceur et d’une telle nullité. En effet, les raisons de cet agacement résident dans la disproportion tant l’histoire est aussi mince que le film est long. (deux heures et demi quand même !) Le premier film n’était pas très bon mais il avait au moins le mérite de ne pas se prendre au sérieux et - je le répète - son histoire était mieux écrite. Ici il s’agit de meubler en en faisant toujours plus : plus de violence, plus de cabotinage (Will Smith n’a jamais été aussi mauvais pourtant il a prouvé avec Six degrés de séparation et Ali qu’il avait du talent), plus de grossièreté (Martin Lawrence largement responsable d’un humour pitoyable et pathétique).

Mais tout ceci aurait presque été « acceptable » si le maître d’œuvre ne s’était appelé Michael Bay. La « marque de fabrique » du réalisateur est devenue célèbre : une image instable, un montage au hachoir (les plans de plus de cinq secondes sont quasi-inexistants), des ralentis combinés à une musique héroïque ridicule au possible et surtout un budget en explosifs et armes à feu suffisamment lourd pour donner des complexes à n’importe quel terroriste. Or un film ne repose pas sur un style pour être efficace. C’est particulièrement flagrant dans Bad Boys II, film où le style Bay atteint son paroxysme. L’image n’est plus tremblante mais parkinsonienne, les morceaux de bravoure ennuyeux tant ils sont longs et mal filmés (le meilleur exemple étant l’assaut chez les caricatures d’haïtiens où la caméra virevolte autour de Will Smith jusqu’à la migraine). Pour finir, il est navrant de constater que Michael Bay a franchi une limite impardonnable en se servant de dépouilles mortelles comme prétexte à faire des poursuites et de la comédie sans aucun humour.

Fort du succès du premier film, le producteur Jerry Bruckheimer s’était certainement dit que le carton serait au rendez vous ; Michael Bay, au vu de l’affiche du film montrant Will Smith les bras en croix, se voyait peut-être comme le Christ venu sauver le morne box-office de 2003... Le film n’a pas fait de bénéfices et Michael Bay a transformé la salle de cinéma en enfer.

P.S. : Honte à la commission française d’attribution des visas d’exploitation qui, malgré la violence très prononcée du film, n’a pas jugé bon de l’interdire aux moins de douze ans.
J.F. 

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