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Les Chroniques de Riddick de David Twohy
Avec : Vin Diesel, Thandie Newton, Karl Urban, Colm Feore

Les très riches heures de Riddick Ier

Les chroniques de Riddick méga super production destiné à asseoir Riddick comme un héros définitif en ces temps tourmentés est un réel échec; artistique, un peu; commercial, surtout. Malgré l'ampleur des moyens mis à disposition du réalisateur David Twohy, malgré la machine commerciale mise en branle, tout le beau monde de Universal s'est ramassé une veste pour ce projet de Conan de l'espace bien trop ambitieux.

La plus grosse erreur de l'équipe rassemblée autour de Riddick a sûrement été sa vanité de croire qu'il suffisait de faire monter la sauce autour d'un acteur à la mode chez les teenagers et d'un film honnête mais sans plus (Pitch Black) pour pouvoir bâtir une nouvelle mythologie cinématographique. Mais des dollars à la place des yeux, ils ont sûrement dû oublier de se concentrer sur le produit final.

En effet, même si le divertissement proposé par Riddick (rendons à Riddick ce qui est à Riddick) est honnête, le personnage de Riddick n'est qu'un sous-Snake Plisken mâtiné de Conan et l'intrigue reposant autour d'une colonie pénitentiaire n'est qu'une resucée du Judge Dredd de Danny Cannon avec Sylvester Stallone dans le rôle titre (c'est dire…) et une vague transposition de l'histoire de Moïse dans l'espace. Et oui, Moïse puisque Riddick est le seul survivant d'une race dont tous les nouveau-nés ont été tués afin de mettre en échec la prédiction selon laquelle seul un Furyan pourra mettre fin au règne sanguinaire des Necromangers et de leur chef Lord Marchall (interprété par Colm Feore).

Forcément, à vouloir jouer sur le même terrain que Les Dix Commandements de Cecil B. De Mille, on risque de se prendre une des dix plaies d'Egypte sur le coin du nez, ce qui en l'occurrence n'a pas raté, le résultat final n'étant clairement pas à la hauteur des prétentions affichées.

David Twohy, qui était auparavant l'auteur un divertissement sympathique avec son Pitch Black puis d'un film médiocre avec Abîmes, a semble-t-il touché ses limites de metteur en scène avec ce Riddick. La réalisation s'avère en effet quelconque voire pénible (la caméra bouge beaucoup, le film est long et le mal de tête vous guette). Il faut toutefois reconnaître que l'utilisation des effets spéciaux est remarquable et ne donne pas l'impression de défigurer le film (contrairement aux Star Wars deuxième génération) et l'univers science-fictionnel décrit est généralement réussi. Enfin, l'ombre d'un regret plane sur ce film, la fin du film nous laisse entrevoir ce que pourrait être la suite des aventures de Riddick et ce qu'aurait pu être les Chroniques de Riddick. Dommage!

G.P.L. 

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