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Batman Begins face à ses prédécesseurs de
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La sortie en salles de la nouvelle aventure du Chevalier des Ténèbres est l’occasion de revenir sur une franchise qui a côtoyé, durant ces seize années, le pire. Et le meilleur…

Plus que dans n’importe quelle autre volet, Bruce Wayne est au cœur de Batman Begins. Ce retour aux sources apporte de l’oxygène au justicier de Gotham, mortellement blessé par le dernier traitement en date, celui du lourdingue Joel Schumacher qui affichait, avec Batman Forever et Batman & Robin, des batsuits à fessier rebondi et tétons en latex, sans oublier, bien sûr, les sous-entendus homosexuels foireux entre la chauve-souris et son acolyte.

Pour autant, le film de Christopher Nolan a peu de points communs avec les mythiques épisodes de Tim Burton qui, avec un culot incroyable, délaissait son héros pour se pencher sur le cas du bad guy dans Batman. Appuyé par des ambitions esthétiques faisant appel au film noir et à Hitchcock, Burton dégageait une réflexion intéressante sur le masque et le double avec un Bruce Wayne meurtri dans son âme, incapable de concilier ses deux visages et condamné à traquer son “créateur” : Jack Napier, séducteur impulsif devenu le psychotique Joker.

Mais c’est avec Batman Returns que la franchise connaît son chef d’œuvre, que la fusion entre l’héritage de Bob Kane et les obsessions burtoniennes est totale. Dans un Gotham City aussi irréel qu’expressionniste, Burton allait encore plus loin en dotant les traditionnels méchants d’une troublante humanité – que ce soit avec Catwoman, dénonciatrice du machisme occidental ou avec le redoutable Pingouin victime de l’abandon de ses parents et de sa haine envers lui-même – tout en renforçant la fêlure de Bruce Wayne, confronté à l’impossibilité d’aimer Selina Kyle/ Catwoman autrement que derrière un masque… Batman Returns transcendait le simple film de super héros pour devenir un mémorable conte moderne ainsi qu’une cruelle et fascinante métaphore d’une Amérique au bord du gouffre, bercée par la musique mélancolique de Danny Elfman. Un coup de maître, sur le fond comme sur la forme, que Christopher Nolan aura réussi à approcher, sans toutefois l’égaler.
J.F. 

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