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Le Temps qui reste de François Ozon
Avec : Melvil Poupaud, Jeanne Moreau, Daniel Duval, Valeria Bruni-Tedeschi

La vie derrière soi

Que feriez vous si vous appreniez qu’il ne vous reste que quelques mois à vivre ? Vous verriez peut être les images de votre vie défiler, celles qui ouvre le film par exemple, un jeune garçon s’avançant seul vers la mer. On pense immédiatement à Sous le sable, autre film de Francois Ozon autre histoire de deuil impossible. Dans ce dernier film, une femme essayait de survivre à la disparition de son mari, ici un jeune homme fait le deuil de sa propre existence.

Romain, photographe de mode d’une trentaine d’année apprend qu’il souffre d’un cancer généralisé. Refusant de suivre le moindre traitement car ses chances de guérison sont minimes, il attend patiemment la mort et essaie de renouer avec ses proches, père, mère, sœur, amant. Difficile pour ce jeune homme introverti qui ne parvient ni à accepter cette terrible réalité, ni à la partager avec son entourage.

François Ozon évite tout pathos. Le cinéaste trouve même un véritable équilibre entre quelques traits d’humour et la gravité du sujet. Ainsi quand la grand-mère explique qu’à force d’ingurgiter tout sorte de médicaments, elle va finir par mourir en bonne santé, son petit fils lui avoue qu’il aimerait partir avec elle.

Romain garde toute son intégrité physique et mentale. Si sa trajectoire ressemble à une tournée d’adieux, il n’est pas dit qu’il se réconciliera avec tout le monde. Il mets les autres a distance, préférant se confier à des inconnus. C’est le sens de la très belle scène du parc ou il renoue avec sa sœur d’un simple coup de fil alors qu’il lui suffirait de marcher quelques mètres pour la retrouver.

Chaque plan tend à capter une sourde mélancolie mais aussi une forte intensité, l’énergie du désespoir de celui qui sait ses jours comptés. Dans le rôle principal, Melvil Pouaud est remarquable, capable de faire passer une grande variété d’émotions, tristesse, douleur mais aussi joie, plénitude. Ce très beau film finit la ou il a commence sur une plage. Des vacanciers s’amusent, ils ne remarquent pas cet homme qui va mourir endormi sur la plage, enfin réconcilié avec lui-même.
J.H.D. 

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