chroniques littéraires
Requiem des Innocents de Louis Calaferte, Gallimard (Folio) |
Dans ce récit très singulier, Louis Calaferte raconte son enfance dans un quartier très défavorisé de Lyon qu’il appelle la zone. Il raconte sa vie d’adolescent, comment lui et ses camarades furent forcés d’aller à l’école, et comment il obtint le certificat d’études. Ce livre est très dur. L’auteur n’épargne rien au lecteur :la violence, l’humiliation, la saleté et la sexualité. A l’instar, de William Golding dans Sa Majesté des Mouches, il dépeint des enfants extrêmement violents :il n’entretiennent que des rapports de force, prenant un malin plaisir à brutaliser les plus faibles d’entre eux…En fait, on retrouve la même rage que celle qui anime les héroïnes de Baise moi de Virginie Despentes :il s’agit d’une haine farouche envers la société qui les laisse livrés à eux mêmes dans leurs saleté épouvantable… Cependant, même s’il va très loin, ce roman reste touchant quand le narrateur s’interroge sur sa condition d'être humain, sur ce qu’il est, regardant avec effroi les actes dont il est capable. Il parvient alors tantôt à émouvoir le lecteur, tantôt à lui faire partager sa révolte. C’est que Louis Calaferte tire la sonnette d’alarme et recherche une prise de conscience collective face à la misère de ces hommes. En signant ce difficile, mais très bon roman, il y parvient sans trop de problèmes. J.H.D.
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