Chroniques de disques

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Coralie Clément
"Salle des pas perdus"
(Capitol/EMI)

Dans la famille Biolay, je demande la soeur, celle qui se fera désormais appeler Coralie Clément. L'histoire naissante raconte que ce premier album s'est fait un peu par hasard; Benjamin utilisant la voix de sa soeurette pour réaliser des maquettes de ses chansons. Voulait-il la protéger du "music-business" ou simplement garder jalousement le secret pour lui seul, toujours est-il que l'ami Biolay s'est finalement décidé à offrir un disque entier à sa cadette. Ce secret c'est bien évidemment une voix douce et sucrée, charmante et fondante comme de la barbe-à-papa. Benjamin s'est habilement (que pouvait-on attendre d'autre de sa part) occupé de (presque) tout : production, textes, musique, arrangements, guitare, Fender Rhodes... il n'a laissé à sa soeur que le soin de drapper ces 13 romances de son timbre chuchotant et aérien, bien loin du style ostentatoire et beuglant des consoeurs de la variété française, vous savez celles qui pensent qu'il faut forcer la voix et du même coup irriter les tympans pour se faire entendre.
Bossa-nova, nostalgie 50's-60's-70's, cabarets, clubs de jazz; on pense à la Birkin, et donc à Gainsbourg, Françoise Hardy plus une touche de Dutronc (notamment sur le duo avec F. Le Gall, "Le Dernier Train"). Un peu rétro, kitsh pour certains, pour ma part, pour ce que la modernité nous assène sur les ondes, je préfère de très loin l'honnêteté et la fraîcheur de cette jeune femme, assurément un espoir, voire une délivrance, pour la chanson française.
Merci Coralie, et passe le bonjour à ton frère.

RedApple
(redapple [AT] purjus [POINT] net [*])

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