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Inteview Encre - Saint-Germain-en-Laye 15/02/2002

Dans les locaux du label Clapping Music en banlieue parisienne, Yann Tambour et Julien Rohel (le patron de Clapping) ont accepté de s'entretenir avec PurJus autour du projet Encre et du premier album éponyme, un des plus intrigants et plus beaux disques de 2001.

Qu'est-ce qui t'as amené à la musique et d'où vient l'idée de ce projet 'Encre' ?
Y: je joue de la guitare classique depuis l'âge de 7-8 ans. J'ai toujours joué de cet instrument-là. Arrivé au lycée, j'ai commencé à monter des groupes avec des amis, dans lesquels j'étais déjà guitariste/chanteur. De fil en aiguille, quand j'ai commencé les études, j'ai arrêté d'être entouré de gens qui faisaient de la musique. J'ai continué à en faire de mon côté en enregistrant sur un quatre-pistes, sur lequel j'ai commencé à élaborer des démos avec des textes en français, des espèces de bidouillages, de cuisine avec des petits synthés, des trucs assez minimaux. Après je suis passé à l'informatique parce c'était plus pratique, d'abord avec l'ordinateur familial sur lequel j'ai installé des logiciels de musique. J'ai élaboré une formule toujours assez instrumentée avec des guitares, des espèces de percussions qui débarquaient de n'importe où, et puis avec du chant en français. J'ai ensuite découvert des fonctions différentes, des trucs de découpage que j'utilisais plus sur des instrumentaux à l'époque. Les premiers morceaux dont je sois à peu près content sont justement des instrumentaux qui fonctionnaient un peu sur ce mode là et qui sont sortis sur un 45 tours sur Active Suspension. Quand j'avais réalisé ça, j'avais toujours l'idée de chanter en français. Et c'est ce qui à abouti à l'album de Encre, qui a atterri sur Clapping Music, alors qu'il y avait d'autres albums avec une esthétique un peu différente qui devaient sortir avant. Mais en fait j'ai un peu dynamité leur sortie parce que ça ne me plaisait plus. Et là c'est vraiment le seul produit dont j'ai vraiment été content et que j'ai sorti sans honte, et qui s'est du coup aussi appelé "Encre" parce que j'avais appelé le projet instrumental "Encre". C'est toujours la même personne avec les mêmes idées en tête. Donc cet album... que je ne sais pas vraiment où situer, les gens non plus d'ailleurs... de la chanson voilà, disons ça comme ça.

Pourquoi avoir choisi de "parler", si on peut dire ça ainsi, tes textes plutôt que de les chanter ? Pour leur donner plus de poids : c'est vrai qu'on y prête plus d'attention...
Ces textes sont chantés ! (rires, enfin presque). J'insiste lourdement sur le fait que ces textes sont chantés. Je sais pas pourquoi tout le monde me dit que c'est parlé. Effectivement ce sont des textes assez monotones. C'est vrai que la voix est assez feutrée., le souffle est assez retenu en général, mais si t'écoutes bien, les textes sont bel et bien chantés. Les mélodies de voix restent sur une ligne assez fixe et fonctionnent sur quelques petites poussées. Mais ça reste des textes chantés. Pourquoi cette formule là ? Franchement je pense pas que j'ai les moyens de te décrire pourquoi ça fonctionne mieux comme ça. Le seul truc que je pourrais te dire, c'est compte tenu de la formule que j'avais développé et résultant de tous les effets de voix que j'avais essayé, c'est cette formule qui convenait le mieux à l'atmosphère un peu éthérée du disque.

Et les textes ont autant d'importance que la musique ?
Euh oui, c'est un tout. Je pense qu'ils ne passent pas inaperçus (rires) donc a priori oui, ils ont autant d'importance. Maintenant, il ne fallait pas que les textes prennent le pied sur la musique, ni que la musique couvre les textes, que l'attention se focalise plus sur l'un que l'autre. C'étaient juste des éléments qui allaient bien ensemble, qui ont contribué à une atmosphère que j'avais envie de générer au départ. L'instrumentation n'est pas à prendre comme des arrangements qui illustrerait une chanson. Ou inversement, des instrumentaux qui avaient besoin d'une voix, et des textes qui venaient se greffer dessus. C'est vraiment une volonté de ne pas scléroser les trucs en genres, et de faire en sorte que tout et n'importe quoi, tout ce qui te passe par la tête puisse contribuer à une atmosphère générale qui à mon avis est présente sur le disque et au travers de tous ces moyens là. Sans essayer de savoir si c'est de la chanson ou si c'est de l'instrumental; sans me soucier d'identifier le produit que je suis en train de réaliser.

la suite (2/5)

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