Conversations avec Jean Marc Butty de WHITE HOTEL
PurJus : avec White Hotel, vous n'avez pas cédé à la mode électronique,
à l'expérimentation avec des samplers. Il faut que la musique garde une certaine âme ?
JMB : la musique électronique peut avoir une âme, ça dépend de l'emploi des sons
choisis. J'ai moi-même un samplers et un équipement électronique et des pads. C'est
quelque chose que j'ai essayé d'intégrer à White Hotel au début. Mais il y avait un
conflit avec les ambiances de mes boucles électroniques... enfin c'était pas vraiment
électronique. Je travaille plus avec des sons que j'enregistre moi où l'approche
est plus organique. Je vais travailler avec des choses qui sont réelles ou organiques :
le bois, la pierre, l'eau, le vent...
PurJus : cette démarche se ressent dans ton jeu de batterie. Tu essayes de faire
sonner de manière inhabituelle des éléments standards...
JMB : c'est plus en fonction de ce que demande la musique. Avec White Hotel, une fois
le schéma rythmique trouvé, je vais rechercher les meilleurs sons qui vont correspondre
à l'ambiance ou à l'émotion qu'on veut traduire. A partir de là, il n'y a plus de règles.
Ca pourrait être aussi bien, un élément d'une vraie batterie que quelquechose comme une
casserole. Je vais pas me dire "une casserole ça fait pas partie d'une batterie,
donc je ne peux pas l'utiliser". Si c'est le son qui me plaît et que je crois convenir
à l'ambiance... Il y a toujours un côté 'au service de la musique'.
PurJus : quels sont tes goûts en matière de cinéma ?
JMB : en Angleterre, il y a des gens comme Stephen Frears que j'apprecie. Je vais plus
souvent voir des films qu'on va traîter d'elististes, du cinéma iranien par exemple.
L'Asie m'interesse moins. c'est une sensibilité qui me touche moins. Dans les films iraniens,
comme ils sont sous-titrés, il y a quelquechose dans la voix, dans l'accent des gens, que
je trouve très charmant. Ce sont des films qui sont très visuels. Il ne
se passe pas grand chose, mais c'est d'un grande beauté, avec des plans du style un
champs de blé avec le vent qui souffle..., mais c'est très poétique.
PurJus : et la littérature, la poésie ?
JMB : en littérature américaine ce sont des gens comme Faulkner, McCarthy. je suis en train
de compulser une anthologie de la poésie japonaise du 13eme.
PurJus : qu'est-ce qui t'a fait choisir cette voie de musicien ?
JMB : ça correspondait à quelquechose d'assez profond qui était là très tôt. Au départ
je ne voulait pas être musicien, je voulais jouer de la batterie ! et même au tout
début, du tambour. J'ai vu ensuite qu'on pouvait avoir plusieurs tambours...
J'ai toujours plus ou moins suivi cette voie là, ou écouté cette voix là.
J'ai eu la chance de faire les bonnes
rencontres au bon moment. Je suis parti en Angleterre assez jeune, au début des années 90,
ce qui m'a permis à l'époque de rencontrer des gens comme John Parish ou même Polly
qui à l'époque n'étaient pas encore connus. Avec le guitariste de Wall of Voodoo,
c'était pareil, un hasard complet. Il a épousé une française, il est venu en France
s'installer pas très loin d'où j'habitais à l'époque. J'ai eu beaucoup de chance.
chroniques de White Hotel
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