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Flight 93 de Paul Greengrass
Avec : Lewis Alsamari, Khalid Abdalla, Omar Berdouni, Jamies Harding, Trish Gates

Pendant la catastrophe

La réalité rattrape la fiction. Flight 93 inaugure en effet une série de films consacrés au 11 Septembre. Cinq ans après le drame, Hollywood semble décidée à s’emparer du sujet malgré d’évidentes réticences. Les producteurs durent ainsi modifier la bande annonce du film de Paul Greengrass, remplacée par des témoignages des proches des victimes, à la suite des protestations d’une partie du public.

Alors que le souvenir des attaques reste vivace, le cinéaste tente le pari risqué d’utiliser la fiction pour reconstituer les événements. Flight 93 s’appuie donc sur des témoignages pour raconter l’histoire de cet avion détourné qui ne s’écrasa pas sur la Maison Blanche à cause de la révolte de ses passagers.

Remarqué avec Bloody Sunday, évocation magistrale du dimanche sanglant de Belfast, Paul Greengrass tente de coller au plus près de la réalité des faits. De toute manière, il n’a guère le choix et sait que le moindre écart lui sera durement reproché. Le film alterne donc trois points de vue, celui des passagers pris au piège, celui des terroristes et enfin celui des autorités de l’aviation civile et militaire.

Malgré ce choix audacieux car anti-spectaculaire, Paul Greengrass parvient à instaurer une tension palpable dès les premières minutes où l’on voit les kamikazes prier au petit matin. Dès lors, même la perte d’un écho sur un radar crée son effet, l’incrédulité des contrôleurs aériens cédant le pas à l’effroi quand ils découvrent les images des deux tours diffusées sur CNN. Effet garanti.

A l’intérieur de l’avion, les passagers ne savent pas encore ce qui les attend, le mal absolu, un fanatisme virulent saisi en quelques mouvements implacables de caméra : un homme et une hôtesse meurent égorgés. Pendant longtemps, les passagers pensent qu’ils vont s’en sortir avant de comprendre comme le spectateur que leur destin est scellé dans le drame. Pourtant, ils ne renoncent pas et tenteront tout ce qui est possible pour reprendre le contrôle de l’appareil dans un formidable instinct de survie qui rend la tension du film encore un peu plus épuisante. Ce sacrifice n’aura pas été vain. Sans fioritures, Paul Greengrass rend un vibrant hommage au courage de ces hommes morts un jour de septembre 2001 sans abdiquer leur humanité. C’était bien la moindre des choses.
J.H.D. 

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