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Requiem de Hans-Christian Schmid
Avec : Sandra Hüller, Burghart Klaussner, Imogen Kogge, Anna Blomeier

Notre soeur

Michaela, une jeune fille très pieuse, souffle de violentes crises d’épilepsie entrecoupées de longues périodes de convalescence. Après une année de repos total, son père l’autorise à rejoindre l’université de Tübingen. Aidé par les médicaments, Michaela surmontes ses peurs et parvient à mener une vie d’étudiante normale : elle rencontre même un garçon Stefan. Mais rapidement, les crises reprennent, toujours plus aiguës. Persuadée d’être possédée par une force maléfique, Michaela se confie à un jeune pasteur de sa région natale…

De tous les films issus de la Nouvelle Vague allemande, Requiem s’impose comme le plus singulier à la croisée de l’avant-garde et d’un cinéma plus classique. Si le film se nourrit du réel ce n’est pas pour le reconstituer mais pour construire une analyse minutieuse de l'Allemagne des années 70 écartelée entre ses traditions et la libéralisation des mœurs. Les spasmes de Michaela se traduisent au fond que cela, les soubresauts d’une époque, d’une société qui acquiert de nouvelles libertés mais qui ne sait pas encore très bien comment les utiliser.

On a déjà vu à quel point, ce jeune cinéma allemand joue avec les lignes de fracture. Requiem accumule les oppositions : superstition/université, père/mère, Michaela/Sandra. Le film de Hans-Christian Schmid gagne en complexité, ne cherchant jamais l’explication simple et rationnelle au mal de son héroïne tout en gardant un réalisme saisissant grâce au jeu remarquable des acteurs. Requiem finit néanmoins par s’aventurer sur le terrain du fantastique avec une imagerie qui n’est pas sans rappeler L’Exorciste de Friedkin tout en gardant sa crédibilité. Le film refuse le spectaculaire pour mieux amplifier le malaise grandissant de Michaela souligné par ce rosaire qu’elle ne parvient même plus à saisir. Désormais, rien, pas même l’amour, ne peut plus sauver l’héroïne bouleversante de ce film audacieux.
J.H.D. 

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