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Le Dernier des fous de Laurent Achard
Avec : Julien Cochelin, Pascal Cervo, Annie Cordy

Je veux redoubler. Martin, une dizaine d’années, refuse de grandir, de passer dans la classe supérieure. Comme le héros du Tambour de Günther Grass, il observe la lente décadence des adultes, en particulier l’explosion de sa famille : sa mère malade reste cloîtrée dans sa chambre, son grand frère ne parvient pas à oublier un amour contrarié, une étrangère intrigue aux côtés du père pour vendre la ferme familiale. Le petit garçon ne trouve en définitive de réconfort qu’auprès de la gouvernante dévouée à la famille…

Le film de Laurent Achard accumule les clichés les plus éculés au mépris de toute vraisemblance: crises d’angoisse du jeune héros, homosexualité refoulé du grand frère, cadavres d’animaux, hystérie de la mère, autant d’éléments pour dire le malaise de cette campagne hostile et désertée progressivement par les hommes. Le problème réside ailleurs. Cette accumulation de lieux communs héritée du jeune cinéma d’auteur français traduit surtout une prétention incroyable qui permet de s’affranchir de tout réalisme social.

Laurent Achard pourrait sortir de l’impasse en entraînant son récit vers le fantastique mais la mise en scène agace par sa complaisance, toujours prête à surligner la souffrance de personnages peu crédibles. N’est pas Bruno Dumont qui veut. Le Dernier des fous ne possède ni la maîtrise formelle de l’auteur de Flandres, ni sa sauvagerie qui est une manière de bousculer le spectateur pour l’amener à s’intéresser sur lui-même au lieu d’assouvir bêtement son voyeurisme.
J.H.D. 

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