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Exilé de Johnnie To
Avec : Anthony Wong Chau-Sang, Francis Ng Chun-Yu, Nick Cheung, Simon Yam

Frères d’armes

De mystérieux inconnus se postent au bas d’un immeuble d’une ruelle ensoleillée de Macao. Ils attendent l’arrivée d’un moment à l’autre de celui qu’ils sont venus tuer ou protéger. Une fusillade éclate, les coups partent de partout jusqu’à ce que les cinq hommes retrouvent leurs esprits et un semblant de lucidité. Le film peut commencer.

Ces truands se connaissent et ont bien failli s’entretuer pour Wo, l’un d’entre eux. Ce dernier doit une importante somme d’argent à un parrain de Hong-Kong, Fay, qui a mis sa tête à prix. Aussi, les cinq hommes décident de s’associer pour rembourser Fay et se mettent à la recherche du juteux contrat qui leur permettra de rembourser toutes leurs dettes. Un intermédiaire Jeff leur propose de quitter Macao pour Hong-Kong pour tuer un certain Keung en échange d’une fortune. Ils acceptent le contrat mais sur place, rien ne se passe comme prévu…

L’ombre de Sam Peckinpah plane sur ce puissant film d’action signé par un Johnnie To en état de grâce. Exilé rappelle fortement La Horde sauvage évidemment pour le sens de l’honneur de ces truands mais aussi par l’évocation de la fin d’une époque. Macao, ancienne colonie portugaise – on en ressent l’influence architecturale – s’apprête à s’apprête en effet à passer dans le giron de la Chine.

Sam Peckinpah racontait la fin d'une époque, celle de la conquête de l’Ouest avec en point de mire l’irruption de la modernité symbolisée par le train attaqué par William Holden et ses hommes mais également à travers la barbarie des armes et la mitraillette automatique livrée à un sanguinaire révolutionnaire mexicain. Ici, la mafia chinoise se prépare à s’emparer de l’ancienne colonie et à imposer de nouvelles règles du jeu incompatibles avec le sens de l’honneur des héros de Johnnie To. Ils vivent, volent, tuent et meurent ensemble.

Le cinéaste multiplie les morceaux de bravoure. Le découpage de l’action est remarquable, Johnnie To joue habilement du ralenti pour donner plus de relief à ses chorégraphies. Exilé ne manque pas non plus d’humour, notamment quand les clans se retrouvent au cabinet du médecin attitré de la pègre de Hong-Kong. Au sein du groupe, Blaze et Cat sont confrontés à un cruel dilemme, tiraillés entre les ordres de Fay et leur amitié pour Wo. Johnnie To ne s’est pas contenté de filmer de vulgaires fusillades. Tous les éléments s’agencent tout naturellement jusqu’à retrouver la grâce de ces films de gangsters qui ont forgé notre fascination pour le cinéma d’action.
J.H.D. 

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