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Trouble Every Day de Claire Denis
Avec : Vincent Gallo, Tricia Vessey, Béatrice Dalle, Alex Descas, Florence Loiret-Caille
Coré Sémeneau souffre d’un mal mystérieux. Elle attire un routier sur un terrain vague avant de le tuer sauvagemment. Rattrappée par son mari médecin, Léo, elle reste cloitrée chez elle, en attendant que ce dernier puisse la soigner. Dans le même temps, un autre couple, de jeunes mariés américains, Shane et June partent en voyage de noces à Paris. Le mari, ancienne connaissance des époux Sémeneau, tente de rencontrer le docteur. Il se sent atteint du même mal que Coré dont il était autrefois l’amant…

La Chair et le Sang.

Trouble Every Day se présente comme une variation magistrale autour du mythe du vampire (voire du cannibale). Claire Denis évite toute rationalisation, toute explication, laissant planer le doute sur cette maladie étrange dont souffre ses personnages. Elle s’interdit en outre et à bon escient, tout dérapage outrancier et gore, caractéristique des films d’horreur. La réalisatrice semble revenir à un cinéma primitif, privilègiant les regards et les corps aux gestes et à la parole. A cet égard, la composition presque muette de Béatrice Dalle impressionne, subtil mélange de fragilité et de férocité. Même remarque pour le troublant Vincent Gallo, à fleur de peau, que l’on sent prêt à sauter sur sa proie d’un moment à l’autre.

Néanmoins, Trouble Every Day manque de rythme, (le film donnant l’impression de durer trois heures !) mais c’est le prix à payer pour une intrigue passionnante. L’analyse des pulsions animales qui animes chaque protagoniste est saisissante, l’intensité de chaque plan atteint son paroxysme, et surtout la bestialité des individus éclate dans une succession de scènes qui peuvent pour la plupart heurter le public, surtout que claire Denis n’est pas là pour juger ses personnages. Elle ne s’intéresse qu’à la mise en image d’un désir charnel qui frise la sauvagerie, essayant de distinguer les parts d’humanité et de bestialité qui sommeille en nous. Quant à la fin ouverte du film, elle achève de laisser le spectateur médusé mais admiratif devant une telle leçon de cinéma.
J.H.D. 

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