chroniques cinéma
Donnie Darko de Richard Kelly |
Avec : Jake Gyllenhaal, Jeta Malone, Drew Barrymore, Patrick Swayze, Mary McDonnell, James Duval |
Donnie Darko n’est pas un adolescent comme les autres puisqu’il se distingue
par un comportement psychotique qui pousse ses parents à l’envoyer consulter
un médecin. Une anodine chute de vélo renforce le mal être de l’adolescent. Il aperçoit dans ses rêves, une sorte de lapin qui lui annonce sa mort prochaine dans vingt huit jours. Des évènements étranges se produisent et Donnie victime d’hallucinations se met à commettre des actes de plus en plus répréhensibles… Retour vers le futur. Alors que de nombreux films américains fantastiques ne se contentent plus que de recycler les mêmes thèmes jusqu’à outrance (les slashers, les spectres…), le premier film de Richard Kelly arrive à point pour redorer le blason du genre. Mélange improbable de American Beauty pour la critique social et politique et de David Lynch pour le mystère qui entoure le dénouement de l’intrigue, Donnie Darko reste un film profondément fantastique au sens premier du terme, c’est à dire que le réalisateur part systématiquement d’éléments troublants ou inhabituels pour mieux instaurer le malaise dans un premier temps. Ensuite, la description d’une américaine trop parfaite – elle cache forcément quelque chose – et le mal être du héros se révèlent nettement plus inquiétants que les apparitions du lapin… Le temps demeure le principal enjeu du film. La mort hypothétique et programmée du héros conditionne ses gestes tandis que le contexte politique de l’époque (les élections présidentielles de l’époque et la victoire de Bush coïncident avec la mort de Donnie Darko) influent sur l’ensemble des personnages. Et puis, il y a ces discussions entre Donnie et un de ses professeurs autour des voyages dans le temps qui achèvent de brouiller les pistes mais ce n’est pas le seul moyen utilisé par le réalisateur. Richard Kelly possède le don de noyer les détails infimes mais cruciaux pour l’interprétation du film (exemple : le lapin se nomme Franck comme l’un des personnages mais lequel ?). Malgré le mystère assez opaque, il en résulte un film à l’atmosphère envoûtante qui ne vous lâche pas après la projection… J.H.D.
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