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Ténèbres de Dario Argento
Avec : Anthony Franciosa, Christian Borromeo, Guilliano Gemma, John Saxon, Daria Nicolodi
Ombres et Lumières.

Considéré comme le testament du giallo, Ténèbres est en effet le dernier giallo qu'Argento a réalisé, jusqu'au Syndrome de Stendhal (14 ans plus tard), qui n'est d'ailleurs pas tout à fait un giallo, donc jusqu'au récent NonHoSonno. Le "giallo ultime" a ceci de particulier qu'il est à la fois un pot pourri des gialli du réalisateur, mais aussi un giallo particulier, avec sa propre atmosphère.

Giallo ultime, il l'est par le nombre de victimes impressionnant, le nombre de suspects (le même moins un !). De tous les personnages ayant du texte, seul un survivra. On peut également remarquer la structure du récit et son évolution : les meurtres sont de plus en plus sauvages, partant de l'étouffement avec une boulette de papier, jusqu'au bain de sang de la séquence finale, très spectaculaire, comportant en particulier un superbe plan que le réalisateur accusera Brian De Palma de lui avoir volé pour L'Esprit de Cain, tourné 10 ans plus tard. La musique de Goblin appuie également l'aspect grandiloquent du film, mélange de disco Schiffrinnien et d'italodance. Bien que les Italiens soient précurseurs en la matière, soulignons que le film ne date que de 1982 ! Le thème tonitruant accompagne d'ailleurs un plan-séquence incroyable à la Louma (sorte de grue sophistiquée), sommet du film.

Mais d'autre part, Ténèbres a un statut particulier dans la filmographie du réalisateur qui le qualifie de "film de science-fiction". Contrairement à ses films précédents, notamment les films fantastiques Suspiria et Inferno, aucun filtre de couleur n'est utilisé. De plus, l'ambiance est moins sombre que dans ses autres gialli : la nuit alterne avec les séquences de jour, avec beaucoup de lumière. Un des meurtres est d'ailleurs commis en plein jour, au milieu des gens, à Rome. Le blanc éclatant revient à plusieurs reprises, dans le commissariat mais aussi dans l'appartement de la scène finale, ce qui amplifie la violence de la scène. Le sang projeté sur le mur évoque une toile de peinture abstraite.

Toutes ces "bizarreries" font de Ténèbres non pas un film somme, mais plutôt un giallo particulier, presque en noir et blanc; néanmoins, après cela, on pourrait penser que plus rien ne pourra être fait dans le genre; c'est sans compter sur NonHoSonno.

DVD TF1 vidéo, zone 2, prix variable.

G.V. 

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