chroniques cinéma
Le Chat à 9 Queues de Dario Argento |
Avec : Karl Malden, James Franciscus, Catherine Spaak |
La Poursuite Aveugle. Second volet de la trilogie de gialli composée également de L'Oiseau au Plumage de Cristal et de Quatre Mouches de Velours Gris, ce film va un peu plus loin dans le style Argento que son prédécesseur. Il en garde tout de même le goût des décors insolites (en particulier les fameuses cages d'escalier, motif récurrent chez Argento), des couleurs vives (la séquence chez le photographe), etc. En revanche, les meurtres deviennent plus spectaculaires : les classiques « poignardages » au coupe-choux façon Bava sont remplacées par des mises en scènes beaucoup plus sophistiquées. D'ailleurs, la seule vraie apparition du rasoir est entre les mains d'un barbier à l'humour douteux... La première victime est renversée par un train. Classique, direz-vous ? Sauf que le visage est filmé en gros plan en train de percuter le train, suivi du corps roulant sur lui-même, coincé entre le train et le quai !!! Cette scène résume tout l'art du cinéaste, à mi-chemin entre le ridicule et le grandiose, bref, ce qui fait le vrai cinéma. Argento n'hésite pas à filmer « l'infilmable » et, parce qu'il est talentueux, il réussit souvent. Côté intrigue, le film suit le schéma habituel du giallo, avec sa galerie de suspects, qui meurent les uns après les autres. Argento, mêle, comme souvent, l'enfantin et le macabre. Le personnage de Karl Malden, journaliste retraité et aveugle, est également inventeur d'énigmes et papa-gâteau à ses heures (à rapprocher de Moretti dans NonHoSonno). Il apporte une approche ludique au mystère, bien que sa cécité soit la source de scènes inquiétantes. Le macabre apparaît avec la profanation de sépulture ou les relations étranges de Terzi avec sa fille. En plus de tout cela, le film n'est pas dénué d'humour, et saupoudré de considérations scientifiques pas inintéressantes. Pourtant, Le Chat à Neuf Queues reste un film mineur dans la filmographie d'Argento, peut-être parce que l'intrigue est trop confuse (9 pistes possibles !), et les suspects trop nombreux et pas assez présentés. Il ne faudrait tout de même en oublier quelques séquences fortes, comme la scène du cimetière et le final. Et puis ce n'est que le second film du réalisateur : Argento gagnera plus tard en efficacité, en épurant ses histoires au profit de scènes de terreur pure. DVD TF1 vidéo, zone 2, prix variable. G.V.
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