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Mario Bava, l'homme par lequel tout a commencé. de J.H.D.
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Attardons quelques instants sur Mario Bava, celui qui en révolutionnant certains codes du cinéma de genre a ouvert la voie à une nouvelle représentation de l’horreur sur grand écran.

Né en 1914 à Milan, Mario Bava baigne très jeune dans un milieu artistique, puisque qu’il est le fils d’un célèbre sculpteur. Il se dirige vite vers les studios de cinéma où il se taille une solide réputation de chef opérateur et de directeur de la photographie en travaillant avec en autres G.W. Pabst ou même Raoul Walsh ! La légende veut qu’il soit amené à passer à la réalisation en remplaçant le fantasque Ricardo Freda sur deux films à la fin des années 50. Cela lui permet d’obtenir la confiance des producteurs qui lui confie le tournage du Masque du Démon (->le film Décrypté !).

Succès immédiat, le film lance la carrière de Mario Bava et par la même occasion celle de la débutante Barbara Steele ! Mario Bava va dès lors se rendre célèbre en commettant quelques péplums et surtout les plus beaux fleuron de l’horreur gothique italienne, dont Le Corps et le Fouet (avec Christopher Lee et Dahlia Grey) ou le Baron Vampire qui empêche encore ma petite sœur de dormir !

Mais, en se réappropriant l’horreur et en la déplaçant dans les villes, Mario Bava ouvre la voie à toute une nouvelle génération de cinéastes. Son influence sur Dario Argento est manifeste, (la légende lui attribue même une participation qui ne se limite pas qu’aux effets spéciaux sur Inferno).

Chez Mario Bava, la ville est inquiétante, parce que gangrenée par les mœurs bourgeoises (exemple, la dissimulation initiale ou le viol dans La Fille qui en savait trop) est un personnage à part entière. Le meurtre initial de la fille qui en savait trop reste un modèle du genre, de part la manière dont le réalisateur utilise la fameuse place d’Espagne et le caractère évanescent de son noir et blanc pour suggérer la fatigue du témoin.

On trouve par ailleurs dans les films colorisés de Mario Bava, des effets à bases de couleur saturées qui deviendront plus tard la marque de fabrique de Dario Argento., notamment dans la Planète des Vampires et le très brutal 6 Femmes pour l’assassin dont le meurtre de la fille noyée renvoie directement à celui de la jeune femme du cabaret dans le dernier Non Ho Sonno.

D’autres exemples ? Le recours à un clochard, le fameux Déchire Neige de La Fille qui en savaiot trop en écho à celui du Sang des Innocents ou l’arme blanche utilisé dans 6 Femmes pour l’assassin qui annonce le fétichisme de Argento. L’utilisation d’une maison hantée ou d’un enfant maléfique dans Opération Peur qui renvoie aux bâtisses des Trois Mères ou à ces fameuses comptines criminelles (Profondo Rosso ou le Sang des Innocents).

Mais l’influence de Mario Bava ne se résume pas à l’esthétisme de Dario Argento. La brutalité de certains motifs hérités du giallo se retrouve au centre des Fumetti, bande dessinées gores qui vont revenir hanter les écrans à la fin des années 70, à travers les films de Zombis et de cannibales des Lucio Fulci ou autres Umberto Lenzi. Mais c’est un déjà une autre histoire…
J.H.D. 

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