sommaire cinéma
@ chroniques de films
articles

Inscrivez-vous à la newsletter PurJus

chroniques cinéma


Non Ho Sonno (Le Sang des Innocents) de Dario Argento
Avec : Max Von Sydow, Stefano Dionisi, Chiara Caselli, Gabriele Lavia
Insomnies.

18 ans après Ténèbres, Argento revient sur les terres désertées (par lui-même) du giallo, un peu comme son personnage d'inspecteur vieillissant (Max Von Sydow, touchant), contraint de rouvrir le dossier d'une enquête qu'il croyait avoir clôse en 1983. Le meurtrier est-il vraiment mort, ou est-ce l’œuvre d'un copycat ?

Reprenant les bases de ses meilleurs gialli (scène clé dont un personnage principal a été témoin, meurtres rituels, suspects nombreux, etc.), Argento sait aussi s'en éloigner; utilisant une photographie plus traditionnelle qu'à l'accoutumée; il réalise un film plus épuré, plus direct, plus violent aussi. Malgré quelques réminiscences de plans-séquences (une envolée dans le ciel, un très beau travelling sur un tapis), Non Ho Sonno fait dans la simplicité. Les meurtres sont tout bonnement horribles : décapitation, crâne défoncé au stylo ou au cor anglais (!), tabassage, etc. La barbarie des crimes n'a d'égal que le côté enfantin de l'intrigue, l'énigme principale étant axée sur une comptine. Plus que jamais, Argento associe l'horreur à l'enfance. Les raisonnements de l'inspecteur Moretti avec son perroquet ont quelque chose de très naïf, rappelant les romans policiers pour lecteurs en culotte courte.

Le résultat est franchement terrifiant, à la hauteur des meilleurs gialli de l'auteur, comme L'Oiseau au Plumage de Cristal ou bien Ténèbres. On oubliera un peu la scène finale, explicative façon Scream, pour se focaliser sur la séquence du train par exemple, parmi les meilleurs plans tournés par le réalisateur. Notons aussi le talent des comédiens, très justes, mêmes les plus jeunes.

Le titre du film est prononcé par Moretti lorsque celui-ci reçoit la visite de la mère du présumé meurtrier décédé, qui s'étonne de voir l'ancien inspecteur encore debout à une heure avancée. "Je n'ai pas sommeil", répond-il. Tant qu'il n'aura pas résolu le meurtre, il ne se résoudra pas à partir à la retraite. Au meilleur de sa forme, Argento n'a visiblement pas sommeil non plus.
G.V. 

< autres chroniques



Copyright 2000-2024 PurJus.net - <redac [AT] purjus [POINT] net> [*]
([*] veuillez supprimer les espaces pour former l'adresse mail réelle, merci -
ceci est fait pour lutter contre les collecteurs automatiques d'emails -
anti-spam)