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Metropolis de Rintaro
Avec : Yuka Imoto, Kei Kobayashi, Kohki Okada, Taro Ishida, Kousei Tomita
Le meilleur des mondes

"Chaque époque rêve de celle qui va lui succéder", pourtant la cité futuriste du film de Rintaro tient plus du cauchemar que du rêve. Dans cet univers chaotique et désincarné, l’élite habite d’imposantes tours tandis que les ouvriers et les robots se massent dans les bas fonds, la cohabitation entre ces derniers n’étant pas de tous repos. Les humains reprochent en effet la place toujours plus prépondérante occupée par les machines. Membre de la caste dirigeante et vivant reclu dans une giganteque tour, la Ziggourat, Duke Red cristalise ce mécontentement pour fonder un grand parti anti-robots. Il dissimule ainsi ses véritables motivations : installer à la tête de Metropolis un androïde de nouvelle generation construit par le professeur Laughton. C’est ce que découvriront le détective Shunsaku Ban et son neveu Kenichi, arrivés dans la cité pour enquêter sur un traffic d’organes et bientôt traqués par les Marduks, la milice anti-robots dirigée par le fils de Duke Red…

Metropolis confirme la reconnaissance de l’animation japonaise, enfin sortie du ghetto dans laquelle les âmes bien pensantes ont jugé utile de l’enfermer. Après le surprenant Voyage de Chihiro, le film de Rintaro marque une étape importante par sa richesse thématique et visuelle. Il est interessant de constater que le film cite ouvertement Jules Michelet, célèbre historien du peuple qui entendait ressusciter intégralement le passé pour en tirer un enseignement nécessaire. Le film avance comme une habile fusion d’élèments occidentaux et japonais, du passé et du futur. La ville composée ici interpelle par ses oppositions de style flagrantes entre animation traditionnelle et assistée par ordinateur, entre les grands immeubles à la Blade Runner et les immeubles art déco du début du siècle.

Metropolis reprend en effet de nombreux élèments graphiques et narratifs au classique éponyme de Fritz Lang, notamment la séquence de la naissance de Tima inspiree par celle de l’androïde Brigitte Helm ou la révolte des ouvriers opprimés. Le principal atout du film consiste à intègrer ces données de base et à les sublimer à travers l’image et la juxtaposition de nouveaux élèments. Metropolis n’est pas une banale reproduction du film de Lang mais ses principaux axes thématiques se trouvent ici étoffés et trouvent de spectaculaires prolongements. Le film s'articule alors autour d'un des enjeux majeurs de l’animation japonaise, la différence entre les humains et les machines, un thème cher a Philip k. Dick ou Stanley Kubrick. Le final cite ouvertement 2001 l’odysse de l’espace et observer cette carcasse métallique se demandait qui elle est après le déluge d’explosions orchestrée par Ray Charles laisse songeur et admiratif. Une synthèse presque parfaite de près d’un siècle de science fiction avant gardiste.
J.H.D. 

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