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Le Seigneur des Anneaux : Les deux Tours de Peter Jackson
Avec : Elijah Wood, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Sean Astin, John Rhyes-Davies, Christopher Lee Miranda Otto, Andy Sarkis
Peter Jackson n’en finit pas de surprendre son public et de bousculer les sclérosés de l’industrie cinématographique. Cette fois-ci il commence son film bille en tête, reprenant ses personnages où ils les avaient laissé à la fin du premier film sans prendre le temps de faire un récapitulatif des évènements. L’entrée en matière est donc brutale pour le spectateur. Mais ce montage qui peut paraître anodin ou la simple volonté de New Line de forcer les spectateurs potentiels des Deux Tours à acheter le DVD de La Communauté de l’Anneau est en réalité un signal fort de la part de Peter Jackson, Les Deux Tours n’est pas un film en soi mais la deuxième partie d’une oeuvre de 9 heures, dont nous pourrons juger le travail final en décembre 2003. Ainsi il écarte intelligemment les critiques de ceux qui lui reprocheront d’avoir réalisé un film bâtard sans début, ni fin.

Se jouant des conventions et rappelant par la même que c’est un homme libre et seul maître à bord d’une œuvre démesurée, Peter Jackson ne laisse pas le temps au spectateur de souffler. Pippin et Merry ont été kidnappés , Aragorn, Legolas et Gimly sont à leur poursuite pendant que Frodon et Sam poursuivent leur voyage vers le Mordor.

L'intrigue du film est beaucoup plus sombre que celle du film précédent, ce qui se reflète sur les paysages (des marécages, une forêt dense et inquiétante, une plaine pelée). Ainsi, alors que La Communauté de l'Anneau était un film d'exploration, Les Deux Tours est un film de guerre. A ce titre, ce film offre aux spectateurs deux scènes incroyables. Dans la première, Peter Jackson utilise au mieux les possibilités des effets spéciaux numériques et matérialise la bataille du gouffre de Helm en en faisant une bataille époustouflante par le nombre des combattants impliqués, dépassant en cela les déjà incroyables scènes de guerre de Starship Troopers. Emporté par les vagues de guerriers, le spectateur ne se voit offrir aucun répit et se retrouve projeter dans l'attaque d'Isengard par les Ents, arbres animés de plusieurs mètres de haut. Dans cette deuxième scène d'anthologie, Jackson offre également de l'inédit. Cette scène est stupéfiante de réalisme. Parmi les nombreuses autres réussites du film, la performance de Andy Serkis en Gollum, créature de synthèse, est troublante de vérité.

En un mot, l'idée correspondant le mieux à ce film est la démesure. Tout dans ce film est démesuré. Les paysages sont grandioses, les effets spéciaux stupéfiants par leur quasi-perfection, les batailles incroyables, le mélange dans un même plan du numérique, du réel et des maquettes est inouï…

Même si le film comporte des défauts (jeu de Frodon trop stéréotypé, trop de lyrisme, déception des fans hard-core de l'écrivain pour qui une trop grande liberté a été prise par rapport à l'œuvre de Tolkien,), Peter Jackson a amélioré les défauts de son premier film en supprimant les mouvements de caméra systématiques du type travelling en plan rapproché-mouvement de caméra ample pour livrer une œuvre plus fluide et plus passionnante et en restant toujours le cinéaste de ses débuts. Imaginatif, doté d'une ferveur communicative, n'hésitant pas à prendre des risques dans ses prises de vue, Jackson a même conservé son humour pas toujours subtil (le nain Gimli en fera trop pour certains). Un souffle épique parcourt ce film, un souffle qui transcende toutes les petites aspérités qui subsistent et transforme ce film en chef d'œuvre du genre et en indéniable réussite cinématographique.
G.P.L. 

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