chroniques cinéma
Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki |
Avec : Mayumi Tanaka, Keiko Yokosawa, Kotoe Hatsui, Minori Terada |
Pour une vision écologique et pas démago, moi je vote Hayao ! Le succès international du Voyage de Chihiro a permis d’exhumer cette perle. Elle nous raconte l’histoire de Sheeta, petite fille ayant de gros ennuis. Emprisonnée dans un engin volant par Muska, un personnage aussi élégant que mystérieux, elle parvient à s’échapper en tombant du vaisseau volant au moment où ce dernier subit une attaque de pirates des airs. Qu’a donc cette fille de si spécial pour qu’elle suscite l’intérêt de Muska et des pirates. La réponse dans la chute…Ce qui vient après est magnifique et magique, la pierre qu’elle a autour du cou s’illumine et ralentit la chute de Sheeta en douceur. Des centaines de pieds plus bas, Pazu jeune minier la réceptionne littéralement en vol et la prend sous sa tendre protection. La route vers Laputa peut commencer… Techniquement, on sent que 17 ans se sont écoulés : le numérique est complètement absent, l’animation est beaucoup plus saccadée que dans les récents opus du maître de l’animation japonaise mais, pour être honnête, ça n’a pas grande importance tellement le spectateur à l’instar de l’héroïne ne touche pas terre dans cette quête envoûtante. La touche miyazakienne est déjà là : on retrouve la fascination de l’auteur pour les machines volantes qui préfigure Porco Rosso. La découverte de Laputa, splendide scène onirique sur cette littérale « bouchée de monde » inspirée de Swift rappelle ce paradis caché qu’était la forêt de Princesse Mononoké et à son tour, l’innocente nature devra essuyer la volonté destructrice de l’Homme. Autrement, le soin apporté aux décors et aux paysages est inversement proportionnel à celui des corps et des visages qui frôlent la caricature mais les personnages ne sont jamais faits d’un bloc. Dora (graphiquement, la sœur jumelle de la sorcière de Chihiro), le chef des pirates peut être à la fois inquiétante et maternelle, hargneuse et incroyablement rigolote. Mais oui, c’est aussi ça Miyazaki, des personnages aussi complexes qu’attachants, une ton comique qui peut basculer avec intelligence vers la gravité. Et si le Château dans le Ciel n’a pas la puissance rythmique des futurs films de Miyazaki, le refus du manichéisme et la vision enchanteresse de Dame Nature en font malgré tout un très bon film. J.F.
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