chroniques cinéma
Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki |
Avec : Mayumi Tanaka, Keiko Yokosawa, Kotoe Hatsui, Minori Terada |
La tête dans les nuages. Souvent fustigé pour sa soit disante bêtise et sa violence gratuite, le cinéma japonais d'animation bénéficie depuis quelques années d'un engouement critique et public, juste retour des choses qui nous permet de découvrir maintenant avec quelques années de retard des oeuvres rares et magiques comme le premier film produit par les mythiques studios Ghibli. Un dirigeable vogue dans le ciel, avec à son bord la jeune Sheeta, retenue prisonière par les armées du général Muska. A la faveur d'une attaque de pirates menés par la terrible Dora, la jeune fille parvient à s'échapper mais bascule dans le vide. Sauvée in extremis de cette chute mortel par un pendentif orné d'une pierre lumineuse qu'elle porte autour du cou, Sheeta atterrit dans les bras d'un jeune mineur Pazu. Attiré comme son père par les mystères des cieux, le garçon rêve d'apporter la preuve de l'existence de Laputa, cité mythique perchée dans les nuages et aux pouvoirs mystérieux. Mais les deux enfants n'ont pas le temps de faire plus ample connaissance, poursuivis à la fois par les pirates et les soldats de Muska. Dans leur fuite, Sheeta avoue alors son secret à Pazu. La jeune fille serait l'héritière des souverains du royaume de Laputa... Il serait aisé de voir dans ce Chateau dans le ciel, un banal récit intiatique. Pourtant, le premier film des studios Ghibli s'impose d'emblée par sa richesse thématique comme visuelle. Le film se trouve en effet à la croisée de diverses influences occidentales et orientales, mélangeant dans un style rétro futuriste des éléments empruntés à Jules Vernes (les machines volantes), Johnathan Swift (Gulliver décrit la cité de Laputa dans ses voyages) et bien sûr un rapport si particulier à une nature bienveillante opposé à la cupidité des hommes, thème récurrent de l'oeuvre de Hayao Miyasaki qui sera amplement dévéloppé par la suite dans des oeuvres plus influencées par la culture japonaise, notammant Princesse Mononoke. En dépit d'une facture assez sommaire en regard des technologies actuelles, le film se révèle assez vite passionnant, notamment grâce à une mise en scène fluide et un découpage proche de films d'aventures classiques comme la série des Indiana Jones, un cocktail détonnant de gravité d'humour et de suspense, transcendé par la poésie et la musique envoûtante de Joe Hisaishi. Sublime. J.H.D.
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