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Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg
Avec : Leonardo di Caprio, Tom Hawks, Nathalie Baye, Christopher Walker, Martin Sheen, Amy Adams
Le Jeu de la Vérité.

La critique a souvent reproché à Steven Spielberg son infantilisme et son incapacité à aborder des sujets graves sans en reduire les enjeux. Néanmoins, il se pourrait bien que Arrête-moi si tu peux ouvre une nouvelle période pour le réalisateur de Rencontre du Troisième Type, celle de la maturité.

Arrête-moi si tu peux relate le parcours de Frank Abagnale Jr. , le plus jeune escroc de l’histoire criminelle des Etats Unis. Audacieux, le jeune homme parviendra à usurper l’identité d’un pilote de ligne, d’un docteur et de l’assistant d’un procureur de Louisiane avant de tomber, arrêté par un tenace agent du F.B.I., le solitaire Carl Hanratty.

Le film reprend sans surprise des thèmes chers aux réalisateur de E.T. mais avec un recul surprenant par rapport à sa filmographie. Arrête-moi si tu peux forme ainsi une trilogie étrange avec A.I. et Minority Report avec à chaque fois un héros considéré à tort pour ce qu’il n’est pas (un enfant pour Haley Osment, un assassin pour Tom Cruise et un pilote ou un medecin pour Leonardo di Caprio). Surtout, il s’agit de l’histoire d’un personnage en quête d’amour, qu’il soit maternel comme dans A.I. ou paternel dans ce film, dans la mesure où Frank Abagnale trouve ses motivations dans l’échec du mariage de ses parents et sa volonté de susciter l’admiration de son père.

A travers le passage à l’age adulte de ce personnage de cinéma par excellence, arnaqueur en fuite permanente, l’œuvre de Spielberg acquiert une mémoire et une maturité surprenantes, grâce notamment à une reconstitution des sixties soignée et très amusante. Une fois de plus, Spielberg confirme ses talents de metteur en scene, porté sur le divertissement pur et une direction d’acteurs impressionante. Le film repose en effet sur les jeux de Leonardo di Caprio et de Tom Hanks, leur crédibilité et surtout le jeu de pistes auquel ils se livrent. Voir à cet effet la séquence stupéfiante où le second rattrape le premier à l’aéroport avant de lui expliquer pourquoi sa fuite serait inutile.

Avec Arrête-moi si tu peux, Spielberg prend beaucoup de risques, tant la figure de Frank Abagnale Jr. semble renvoyer à celle du réalisateur des Dents de la Mer . Leur parcours respectif comportent quelques similitudes (le divorce des parents, des impostures…) et ils partagent chacun tous les deux un goût prononcé pour l’illusion. Derrière des artifices de cinéma maîtrisés à la perfection, se dessine la figure d’un homme pour qui la vie se résume à une imposture, la magie du cinéma. Un très grand film.
J.H.D. 

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