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Les Lois de l'attraction de Roger Avary
Avec : James Van Der Beek, Shannyn Sossamon, Ian Somerhalder, Jessica Biel, Clifton Collins Jr.
Zombies

Après l’échec du American Psycho réalisée par Marie Harron, Roger Avary tente le pari risqué d’adapter un autre livre de cet écrivain américain contemporain devenu culte. Les Lois de L’attraction convient les spectateurs au Camdem College, le genre d’universités que l’on ne voit pas souvent dans les productions américaines. Sexe, mensonge, drogue et vidéo, le film suit en parallèle quelques étudiants de cette prestigieuse institution.

Les spectateurs font ainsi la connaissance de Paul Denton, un étudiant homosexuel en quête de nouvelles rencontres, Sean Bateman un fils à papa tombeur, à la fois beau gosse charmeur mais aussi dealer endetté, ainsi que Lauren Hynde, jeune étudiante hésitante qui attend patiemment le retour d’un certain Victor Ward, parti en Europe. Ces personnages forment un triangle amoureux révèlateur d’une Amérique malade dans laquelle les individualités poussées à l’extrême sont incapables de communiquer. Tels des zombis, (le titre d’un autre roman de Bret Easton Ellis), ces étudiants développent une culture du manque voire du vide, leur vie se résumant à une fuite en avant perpétuelle. Dans cet univers désincarné, le langage semble s’effacer (voire la scène avec les deux mères au restaurant) au profit d’un comportement purement instinctif, les Lois de l’attraction en quelque sorte.

Roger Avary construit un film plutot fidèle au roman de Brett Easton Ellis (il manque néanmoins la confrontation avec la famille Bateman). Sa mise en scène originale lui permet de retrouver la fluidité du livre, sa capacité à avancer par de courts chapitres nerveux, à changer de narrateur pour offrir les mêmes situations perçues selon differents points de vue. A cet égard, la première scène se révèle remarquable dans sa construction et sa capacité à jongler avec les personnages.

Malheureusement, le réalisateur ne maintient pas un tel intérêt tout au long du film. Bien souvent, il se contente de jouer avec l’image lisse de ses jeunes acteurs, égéries de feuilletons de télévision populaires, notamment James Van der Beek de la série Dawson. Cela induit une certaine paresse dans la mise en scène, des excès inutiles et réducteurs pour l’oeuvre de Brett Easton Ellis. Avec Les Lois de l’attraction, il s’agit plus de détourner les codes des médias américains (télévision et films pour adolescents) que de refléter la société americaine dans ses faiblesses. Avec ce pari risqué mais réussi, le film trouve vite ses limites.
J.H.D. 

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