chroniques cinéma
Maléfique de Eric Valette |
Avec : Clovis Cornillac, Dimitri Rataud, Philippe Laudenbach, Gérald Laroche, Didier Benureau |
Mauvais Compte de la Crypte La boîte de production Fidelité production avec sa collection Bee Movies et avec entre autre le soutien du Studio Canal s'est donnée pour but de créer un vrai cinéma de genre à la française. Après Un Jeu d'enfants, Bloody Mallory (déjà bien gratiné) et Requiem, Bee movies nous livre son ultime mouture : Maléfique. L'action se limite presque exclusivement aux quatre murs d'une cellule tellement vétuste que la Santé passerait pour un hôtel quatre étoiles. Cette cellule est occupé par quatre hommes, Carrère, le pragmatique, chef d'entreprise accusé d'escroquerie, Marcus, le costaud, transsexuel en attente d'opération, Pâquerette, attardé mental et Lassalle, l'intello, ancien prof qui lors d'une crise de démence a tué sa femme. Ils découvrent un livre qui semblent posséder des pouvoirs magiques et pourraient leur permettre de s'évader… La crédibilité d'un tel scénario repose quasi-exclusivement sur la manière dont les scénaristes vont parvenir faire croire aux relations entre détenus et sur leur capacité à faire avancer leur histoire dans une direction cohérente. Malgré un pitch prometteur, les deux scénaristes, Franck Magnier et Alexandre Charlot (deux ex des Guignols de l'info) arrivent tout juste à remplir leur première mission (le spectateur n'a pas réellement l'impression d'avoir à l'écran autre chose que des archétypes de personnages), en revanche ils échouent totalement à tenir les 90 minutes du film. En effet, on a plus l'impression d'assister à un épisode des Contes de la crypte qu'à une série B nerveuse et intelligente. Même type d'effets spéciaux et même morale insupportable pour couronner le tout accompagnée d'une pseudo réflexion philosophique sur le libre-arbitre. Le pari était ambitieux : réaliser un film français fantastique, de prison, sous forme de huis-clos. La barre était peut être trop haute, mais force est de reconnaître que la première demi-heure de Maléfique fonctionne bien et le réalisateur, Eric Valette, parvient à créer une atmosphère authentiquement stressante et à bien intégrer les effets spéciaux (réussis par ailleurs) à son récit. En dépit de ses bonnes intentions, Maléfique ne parvient pas à endiguer la litanie des mauvaises série B produites en France depuis le succès du Pacte des loups. Espérons que ce dernier film ne viendra pas sonner le glas des espoirs des fans de fantastiques de voir surgir dans notre pays une production de série B fantastico-horrifiques digne de ce nom et surtout de ses fans. G.P.L.
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