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Basic de John Mc Tiernan
Avec : John Travolta, Samuel L. Jackson, Connie Nielsen, Giovanni Ribisi, Brian Van Holt
Epileptic

Comme tout microcosme qui se respecte, l'industrie hollywoodienne du cinéma a ses stars, ses éminences grises mais aussi ses martyres. Mc Tiernan, tout comme Paul Verhoeven, est l'un de ceux là. Pourtant, personne n'en doute plus aujourd'hui, John Mc Tiernan est l'un des derniers grands cinéastes américains. Il poursuit à travers son œuvre une recherche et une réflexion personnelle sur les images. Même Les cahiers du cinéma ont reconnu dans le réalisateur de Prédator et de Piège de cristal un "auteur".

Le résultat de ce paradoxe porte un nom, ou plutôt deux : Le 13ème Guerrier (film massacré par ses producteurs qui possède pourtant un souffle épique hors du commun) et Rollerball (film mal barré dès la préproduction que Mc Tiernan n'a pu redresser).
Pourtant, tant bien que mal, Mc Tiernan ne se décourage pas et poursuit une idée fixe. Mettre en image une véritable "symphonie cinématographique". En attendant de réaliser son rêve, il lutte contre les studios et bien forcé d'accepter des compromis, il nous livre Basic. Avec les exigences de John Travolta, son histoire d'enquête bancale au sein des rangers et sa structure narrative éclatée, Basic porte sur ses épaules des pêchés originels difficiles à effacer.

L'histoire a manifestement été réécrite au cours du tournage (pour donner le beau rôle à Travolta) et, à force de retournements de situation, devient confuse voire incompréhensible. Comme manifestement Mc T a décidé de sauver ce qui pouvait encore l'être, il se consacre au capitaine Julia Osborne (Connie Nielsen) et lui offre un joli traitement de femme à la personnalité bien trempée et cependant débordant de sensibilité (cf L'Affaire Thomas Crown).

Mc T livre également une intéressante réflexion sur le point de vue en répétant les mêmes évènements racontés par des narrateurs différents. Avec son style bien personnel et sa grande maîtrise technique, Mc T limite donc les dégâts même si la succession de plans rapprochés tournés de nuit avec des éclairs zébrant la pellicule et plus de nature à provoquer des crises d'épilepsie chez le spectateur qu'à lui permettre d'avoir une vision claire de ce qui se passe à l'écran.

Il vaut mieux oublier tout le reste, tant personne n'a l'air de s'intéresser à l'histoire. La fin est tellement énorme que plus personne n'ose se demander comment elle s'imbrique avec son point de départ. Après avoir été crucifié pour son Rollerball, Mc T le martyre entame avec Basic ce qui pourrait bien être son chemin de Damas...
G.P.L. 

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