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The Matrix Reloaded de Andy et Larry Wachowski
Avec : Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss, Hugo Weaving, Matt McColm
The Matrix Unproducing

Le futur, les machines dominent la planète. Il s’agit d’une multitude de programmes tous liés à un ordinateur central, la Matrice, et chargés de produire une réalité virtuelle pour les humains asservis, ces derniers étant tous devenus des piles de bioénergie. Tous ? Non, une poignée d’irréductibles résistent toujours et encore à l’envahisseur. Parmi eux Neo (ou l’Elu c’est selon) et ses compagnons de Zion, la dernière enclave d’humanité. Mais les machines sont sur le point de la détruire, il est donc temps de réagir…

Un écran noir, une pluie de chiffres informatiques verts toxiques…Pas de doute, le spectateur est en terrain connu à une différence près mais de taille : The Matrix Reloaded est un film raté. Cette affirmation peut vous paraître brutale mais ce produit (difficile d’employer le mot film) appartient à une des pires catégories : celle des suites cinématographiques au potentiel prometteur et pourtant complètement hors sujet. The Matrix était un film déjà très imprégné des dernières technologies mais elles étaient au service d’une histoire qui n’était pas dénuée de mystère et de magie. Bien sûr, le film n’était pas exempt de défauts (la fin un poil trop mièvre, des personnages secondaires très transparents) mais ils étaient contrebalancés par un contenu qui à défaut d’être novateur (en vrac, un recyclage de différents courants religieux, de John Woo, Ghost in the Shell, William Gibson) avait le mérite d’être bien équilibré et doté d’un cynisme très souvent jouissif. Bref, pas un chef d’œuvre, mais un blockbuster très supérieur à la moyenne…

Qu’avons-nous maintenant ? Une surcharge générale qui paralyse tout le film. On aurait même tendance à croire que le scénario a été écrit par un ordinateur tant il est binaire : soit il y a de l’action (Boum ! Boum !), soit on en fait son commentaire (blabla). Le premier volet souffrait parfois de dialogues théoriques un peu lourd mais au moins ils étaient porteurs de sens. Ici ils sont souvent involontairement drôles (les perles : « On ne connaît vraiment un homme que lorsqu’on le combat ! » mais aussi « Nous sommes ici pour faire ce que nous sommes ici pour faire. ») Du brut de décoffrage, en somme.

Pourquoi tant de méchanceté ? Parce que le film –même s’il ne fait que huit minutes de plus que le premier – est d’un ennui phénoménal mais en plus il sombre souvent dans un ridicule insoupçonné alors. Il aurait été de meilleur goût d’éviter ce clip douteux sur Zion (croisement malheureusement probable de MTV et de porno soft), de ne pas trop forcer sur la philosophie new age de bas étage (Neo tantôt Super clergyman du kung-fu, tantôt Jésus dans une scène grotesque), de ne pas consacrer des scènes aussi lourdes à digérer à des personnages secondaires aussi inintéressants que Link pour ne citer que lui et se concentrer sur les vrais enjeux de l’histoire.

Y a-t-il quelque chose à sauver ? Heureusement oui, quand les Wachowski ne perdent pas leur temps sur Zion, leur ambition visuelle fait encore à peu près mouche dans la Matrice grâce à deux morceaux de bravoure : la fameuse scène de combat avec cent agents Smith et la poursuite sur l’autoroute. Lambert Wilson, parfait en caricature d’intellectuel français, apporte un peu de vie face à Keanu Reeves qui n’a jamais autant justifié le port de ses lunettes noires. Grâce à cela, cette bande-annonce géante de The Matrix Revolutions échappe de peu au ratage intégral.
J.F. 

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