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Zatoichi de Takeshi Kitano
Avec : Beat Takeshi, Tadanobu Asano, Michiyo Ogusu, Yui Natsukawa, Guadalcanal Taka
Au royaume des aveugles

Zatoichi marque le retour de Takeshi Kitano vers un cinéma plus populaire, loin des mises en scène vertigineuses et intimistes de Hana-Bi ou Dolls. Le réalisateur offre ici sa propre relecture du mythe de Zatoichi, une des icônes les plus célèbres de la culture populaire japonaise, héros d’une vingtaine de films et d’une série télévisée de plus de cent épisodes.

Qui est donc ce mystérieux Zatoichi ? Le personnage, masseur aveugle, parodie de la figure du samourai justicier, sillonne un japon médiéval rongé par la violence, la corruption et où prédomine la loi du plus fort. Dans le film de Kitano, il s’arrête dans un petit village tombé sous le joug de Ginzo et de son gang emmené par un redoutable samourai ronin chargé d’assassiner tout opposant. Bien malgré lui, Zatoichi se retrouve obligé d’aider les villageois…

Avec Dolls et Aniki mon frère, Takeshi Kitano cherchait dans le cinéma de genre américain ou dans le spectacle de marionnettes japonaises, un élèment susceptible de remodeler complètement son cinéma. Il le trouve enfin avec le film de sabre et ce personnage très connu au Japon. Le cinéaste retrouve tout d’abord la matrice fondamentale de son cinéma de Hana-Bi à Aniki, le gag. Ainsi, le film fourmille de trouvailles visuelles plus ou moins heureuses. La plupart repose sur l’apparence de Zatoichi à la fois petit masseur aveugle et redoutable samourai, capable d’abattre ses adversaires en quelques coups de lames

Au fond peu importe le dénouement du film, connu d’avance puisque Zatoichi finit par tuer tous ses adversaires. Tout l’intérêt du film réside dans sa manière d’appréhender les combats, de filmer les gestes, les mouvements d’épée et la violence inhérente à l’époque. Takeshi Kitano excelle dans cet exercice de style de la même manière qu’il excellait dans le polar urbain. Ce qui est nouveau en revanche, c’est sa réflexion sur le thème des apparences et des faux semblants. Elle invite le cinéaste à s’interroger sur son héros et en particulier, elle lui permet pour une fois de travailler sur des personnages plus complexes que d’habitude comme le couple de geisha ou le samourai taciturne. Malgré quelques excès gratuits et inutiles comme la scène de claquettes finale, Takeshi Kitano revient en force et signe ici un de ses meilleurs films.
J.H.D. 

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