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Infernal Affairs de Andrew Lau et Alan Mak
Avec : Andy Lau, Tony Leung, Anthony Wong, Eric Tsang, Kelly Chen

Flic et voyou

Après une décennie faste marquée par les chefs d’œuvre de John Woo jusqu’au retentissant Time and Tide de Tsui Hark, on avait fini par oublier le cinéma d’action made in Hong Kong. Déserté par ses grands maîtres, tous partis aux Etats Unis et banalisé par les dernières superproductions américaines, Kill Bill et Matrix en tête, ce cinéma jadis si percutant avait perdu de son influence. Immense succès au box office chinois, Infernal Affairs sort enfin sur les écrans français et marque le retour au premier plan de la capitale du cinéma asiatique.

Ming et Yan ne se sont jamais croisés en dépit de leur parcours similaires. Le premier a infiltré la police pour le compte des triades, le second espionne les criminels pour les forces spéciales. Les deux hommes s’affrontent par renseignement interposé tentant de donner un avantage décisif à son propre camp. Aussi quand la police et le milieu découvrent en même temps l’existence en leur sein d’une taupe, les règles du jeu changent. Il s’agit maintenant de continuer à opérer sans se faire repérer…

La réussite de Infernal Affairs repose avant tout sur un scénario imparable accordant une grande part à la dimension psychologique de ses personnages. En effet, après dix ans de bons et loyaux services, les deux hommes infiltrés assument de plus en plus difficilement leur double vie. Ming aimerait se ranger et devenir un véritable représentant des forces de l’ordre, il se voit même proposer une promotion. Dans le même temps, Yan devenu en quelque sorte le fils spirituel du parrain Sam souhaite quitter à tout prix une fonction qui commence sérieusement à altérer sa perception du bien et du mal.

Les deux cinéastes brouillent les pistes pour mieux déplacer les enjeux du polar. La longue exposition et son montage alterné relate l’infiltration des deux hommes. Ils apparaissent comme les deux faces d’un même miroir et non comme des adversaires prêts à en découdre. A la furie orchestrée par John Woo et Tsui Hark, Andrew Lau et Andy Mak préfèrent la guerre des nerfs. Elle culmine dans la scène où Ming rend visite à son véritable patron. Yan devine sa présence et tente de le filer pour le démasquer. Une tentative infructueuse car pour confondre, il faut prendre le risque de dévoiler son véritable visage.

Il s’agit d’une véritable partie d’échecs ou chaque joueur doit réagir immédiatement aux décisions de son adversaire. Plus question de dégainer son revolver, dans ce polar intense servi par deux acteurs remarquables, on règle ses comptes à l’aide de son téléphone portable, pour le pire et surtout le meilleur.
J.H.D. 

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