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Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry
Avec : Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Mark Ruffalo, Elijah Wood

N’oublie jamais

Lassé par son compagnon Joel, Clémentine décide du jour au lendemain d’effacer de sa mémoire tout souvenir de lui grâce au procédé Lacuna. En réponse, Joel effectue la même démarche mais il se rend compte qu’il tient encore à son ex. Commence alors une épique bataille pour celui qui ne veut pas oublier toute trace de l’être aimé.

Après Human Nature, Eternal Sunshine of the Spotless Mind marque la seconde collaboration entre Michel Gondry et Charlie Kaufman. Fidèle à sa réputation, le scénariste livre une nouvelle fois une intrigue complexe et surexcitée construite une fois de plus sur plusieurs niveaux de narration emboîtés comme des poupées russes pour autant de mises en abyme vertigineuses.

Aux côtés de Dans la peau de John Malkovitch et Human Nature, le film propose néanmoins la meilleure adaptation d’un script de Charlie Kaufman car la mise en scène de Michel Gondry se concentre sur quelques idées essentielles, amnésie, oubli et amour déçu. Dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, l’amour ne dure pas toujours et évolue au gré des états affectifs du couple traduits ici par l’apparence changeante de Kate Winslet ou de Jim Carrey.

L’acteur étonnement sobre porte le film à partir du moment où il décide de résister au processus d’effacement de Lacuna. Le film parcourt son inconscient comme on parcourt un labyrinthe, révélant au fur et à mesure ses souvenirs d’enfance et ceux qu’il partage avec Clémentine. Le film les mélange petit à petit, une manière de suggérer une mémoire commune à préserver. Dès lors, une course contre la montre s’engage pour empêcher les personnages de se flouter ou les paysages de s’éteindre. Michel Gondry traduit ce long processus avec une inventivité peu commune. En filigrane, s’inscrit une prise de conscience, celle que l’amour idéal n’existe pas. Le dire n’est rien mais le faire ressentir avec une telle persévérance constitue une performance déchirante.
J.H.D. 

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