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Tu marcheras sur l'eau de Eytan Fox
Avec : Lior Ashkenazi, Knut Berger, Caroline Peters, Gideon Shemer

Histoire de l’homme qui ne pleurait pas

Les premières images du film de Eytan Fox ont de quoi surprendre. Un agent du Mossad assassine un terroriste palestinien, réfugié en Turquie puis revient en Israël où ses supérieurs lui réservent un accueil chaleureux avant de rentrer chez lui où il découvre le corps sans vie de son épouse. La mort comme la vie ne semblent pas avoir d’importance ici. Il faudra néanmoins attendre la fin du film pour comprendre le sens caché de ces images.

Soit donc Eylan, agent du Mossad. Ses supérieurs lui demandent de traquer Himmelman, un ancien dignitaire nazi réfugié en Argentine dont les services secrets ont perdu la trace. Pour retrouver la trace de ce criminel, Eylan se fait passer pour un guide touristique. Il accompagne ainsi Axel, le petit fils de Himmelman en visite en Israel auprès de Pia, sa sœur partie vivre dans un kibboutz.

Tu marcheras sur l’eau surprend dans le paysage du cinéma israélien contemporain. Eytan Fox prend d’entrée de jeu le parti d’une mise en scène très réaliste. Souvent sur la corde raide, le film évoque une multitude de sujets graves (poids du souvenir, mémoire du génocide, conflit israélo-palestinien…) avec une certaine désinvolture. Le jeu des acteurs et quelques traits d’humour suffisent néanmoins à compenser la gravité des thèmes abordés. Tu marcheras sur l’eau gagne ainsi petit à petit son statut de comédie humaniste questionnant le passé pour mieux se tourner vers l’avenir.

L’avenir, c’est évidement celui de la génération de ces jeunes gens, de Eylan en particulier. Son parcours n’est pas sans rappeler celui de Vincent dans Collateral. Sous l’apparence d’une imperturbable machine à tuer se dessine différentes lignes de fracture entre passé et avenir, Israël et Allemagne, et surtout guerre et paix. Si bien qu’à la fin, quand les masques tombent, Tu Marcheras sur l’eau trouve sa véritable dimension, celle d’un film à la fois singulier et profondément humain.
J.H.D. 

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