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The Taste of Tea de Katsuhito Ishii
Avec : Maya Banno, Takahiro Sato, Tadanobu Asano, Anna Tsuchiya, Satomi Tezuka

Bigger than Life

Etrange paradoxe, peu de spectateurs connaissaient jusqu’à présent Katsuhito Ishii même si un public nombreux avait déjà pu visionner une de ses œuvres. Il s’agit de la séquence manga ultra violente du premier Kill Bill qu’il a réalisé pour Quentin Tarantino. Le manga justement, Katsuhito Ishii ne l’abandonne pas avec The Taste of Tea. Le film met en scène une étrange famille d’illustrateurs japonais dont chaque membre est confronté à des problèmes inattendus.

Ainsi, la petite Sachiko tente par tous les moyens de se débarrasser d’un double géant d’elle-même qui la suit comme son ombre, son frère Hajime tente désespérément d’attirer l’attention d’une fille dont il n’ose pas croiser le regard, l’oncle promène sa mélancolie dans la campagne, le grand père improvise de surprenantes séances de karaté où il prend d’étranges poses. Quant à la mère, elle essaie de terminer, aidée par son beau-père, une nouvelle série de dessins pour un film d’animation.

The Taste of Tea agence ainsi en autant de plans séquences les éléments d’une chronique familiale classique avec le plus moderne des cinémas. Féru de bande dessinée, Katsuhito Ishii emprunte au manga la structure du film où chaque scène, percée de couleurs et d’effets numériques pourrait se lire comme une planche de dessins. Le cinéaste mélange ainsi différentes influences, culture populaire japonaise, bande dessinée, numérique mais aussi le classicisme de grands cinéastes japonais tel Ozu dont le titre du film semble faire écho.

Ce mélange improbable fonctionne malgré la grande hétérogénéité des plans. Katsuhito Ishii croit en ses personages, malgré leurs doutes et leursobessions. La force de The Taste of Tea tient dans sa capacité à les déployer dans une forme cinématographique sans cesse renouvelée où chaque nouveau développement propage son enthousiasme à l’ensemble du film.

Au centre du film, la petite Sachiko observe ce monde déjanté, elle-même surveillée par un double fantasmatique. D’après son oncle, seul un tour de barre fixe pourrait la délivrer de cette présence encombrante. Ce geste simple, une fois réalisé, ouvre le monde sur de nouvelles perspectives, celles d’une fleur de tournesol géante se déployant à l’infini, douce euphorie contagieuse de film magnifique.
J.H.D. 

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