chroniques cinéma
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A dirty shame de John Waters |
| Avec : Tracey Ullman, Johnny Knoxville, Chris Isaak, Selma Blair |
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Harford Road, banlieue de Baltimore. Mère de famille modèle, Sylvia Stickles se lamente sur l’état d’une société en pleine déperdition morale. Comme chaque matin, elle repousse les avances de son mari Vaughn et prend sa voiture pour rejoindre le petit commerce tenu par sa mère mais tout bascule après un banal accident de la circulation. Sylvia reçoit un coup sur la tête qui libère sa libido. C’est du moins, ce que lui explique le libidineux garagiste Ray Ray Perkins chef de file d’un groupe d’obsédés sexuels que rejoint une Sylvia transformée, sans pudeur ni tabous… John Waters renoue avec le sens de la provocation de ses premiers films (Pink Flamingo, Polyester) après une période de relative accalmie (Cry Baby, Hairspray). A dirty Shame offre donc une satyre au vitriole d’une Amérique bien pensante et effrayée par question de la sexualité. Passé quelques séquences amusantes, le film déroule néanmoins un scénario trop convenu où les mêmes rebondissements – des coup reçus sur la tête – s’enchaînent dans une mise en scène assez roublarde. Le film finit même par agacer dans ses excès scatologiques, miroir déformant d’une Amérique contestataire qui fait rêver à travers la planète mais qui a quant même réélu dans un fauteuil Georges W. Bush. Sans réelle vision de cinéaste, John Waters livre une comédie consensuelle à la limite de la propagande. Pour mieux comprendre les relations troubles entre sexe, pouvoir et société américaine, mieux vaut attendre la sortie imminente de Inside Deep Throat, surprenant documentaire consacré à l’histoire mouvementée du film classé x Gorge Profonde. J.H.D.
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