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L'Enfant de Luc et Jean-Pierre Dardenne
Avec : Jérémie Renier, Déborah François, Jérémie Segard, Stéphane Bissot, Olivier Gourmet

Au revoir les enfants

Les frères Dardenne réfutent le terme film social pour évoquer leur œuvre et L’Enfant en apporte la preuve incandescente. Malgré un dispositif facilement identifiable, le film raconte quelques chose de différent et de bouleversant. Il s’agit comme souvent chez les Dardenne d’une histoire d’enfant. Ici, les enfants naissent et s’aiment comme partout ailleurs mais volent ou sont vendus. Ils découvrent le monde féroce des adultes.

Bruno est l’un d’eux. Il vit d’allocations et de petits traffics en compagnie de son amie Sonia. La jeune femme accouche d’un petit Jimmy que son père ingrat vend à un réseau d’adoption illégale avant de réaliser sa terrible erreur et de se raviser. Pour Bruno, tout se monnaye car tout possède de la valeur, constat implacable qui dépasse de loin le misérabilisme. Car pour réaliser une transaction, il faut des vendeurs mais aussi des acheteurs. Et les frères Dardenne depointer du doigt les dérives consuméristes de notre société, utime phase de déliquescence du lien social. Après tout, Bruno peut bien faire un autre enfant avec Sonia.

La force du film réside néanmoisn dans le portrait de ses enfants confrontés à ces terribles marchandages. Il y a plus que du dramesocial dans l’Enfant, du film noir notament quand Bruno et son complice s’enfuient en scooter après un vol à l’arrachée raté. Lorsque les deux garçons se cachent dans une rivière glacée pour échapper à leurs poursuivants, le complice de Bruno frôle la mort, réchauffé in extremis parle héros qui retrouve tout d’un coup des réflexes perdu, ceux d’un père mais surtout ceux d’un homme.

Pour Sonia, jouée avec une justesse sidérante par la jeune Déborah François, l’expérience se révèle encore plus douloureuse. Quelle promesse, quel avenir dans un monde où les pères vendent leurs enfants ? L’épilogue plutôt optimiste ménage une porte de sortie, beau contraste avec tout ce qui a précédé, ultime leçon d’un film magnifique. Cet Enfant n’a pas de prix.

J.H.D. 

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