chroniques cinéma
The President's Last Bang de Im Sang-soo |
Avec : Suk-kyu Han, Baik Yoonshik, Song Jaeho, Kim Eungsoo, Woonjoong Jeong |
Les bourreaux meurent aussi 26 Octobre 1979. Le président dictateur Park Chung-hee est assassiné par l’un de ses plus proches collaborateurs, Kim patron de la CIA coréenne au cours d’une partie fine organisée dans son palains, la maison bleue. L’homme dirigeait la Corée d’une main de fer depuis une vingtaine d’années. En s’attaquant à cet épisode tragique et toujours controversé, Im Sang-soo rouvre des plaies mal cicatrisées comme en témoigne les réactions violentes qu’a suscitées le film à lors de sa sortie au pays du matin calme. Le cinéaste remarqué pour le faible Une femme coréenne, se concentre ainsi sur la dernière nuit du dictateur malade. De nombreux détails accréditent la lente deliquescence du régime, crise de foie récurrentes des héros, paranoïa totale, violence des élites et absence totale de recul de personnages. A et égard, les motivations du général Kim - magnifique Suk-kyu Han - restent difficles à cerner. Le personnage n’a rien du révolutionnaire idéaliste. En revanche, il se sait condamné par la maladie et ne supporte plus l’arrogance du général Cha. Imposer la peur et diviser pour mieux régner, le tyran sait que pour se maintenir au pouvoir, il lui faut exacerber les rivalités de ses subordonnés. Kim échappe néanmoins à cette logique et retrouve un semblant de liberté mais la prise de conscience sera aussi brutale qu’inutile. Ce système a en effet atteint u ntel degré de décréptitude qu’il peut perdurer malgré la mort du chef car il étouffe littéralement la vérité. Voilà pourquoi l’interprêtation des faits prête encore à confusion de nos jours. C’était déjà le thème du superbe Memories of Murder. The President’s Last bang ne fait que prolonger l’examen de conscience du peuple coréen. Sauf que Im Sang-soo se risque à confronter réprésentation historique et thriller politique et révèle un talent insoupçonné : reconstituion soignée, direction d’acteurs inspirée et de forts beaux et amples mouvements d’appareils. Im Sang-soo trouve ainsi le parfait équilibre entre la réalité historique et la farce macabre. Bien qu’amputé de son introduction et de son épilogue, formidables montages d’archives accentuant encore un peu plus la troublante singularité de la reconstitution, le film conserve toute sa force. Certaines blessures ne se referment pas facilement. J.H.D.
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