chroniques cinéma
Trois Enterrements de Tommy Lee Jones |
Avec : Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio Cedillo, Dwight Yoakam |
Pas de repos pour les braves Bonne nouvelle, les cow-boys existent encore à l’image de Pete Perkins, employé d’un riche propriétaire terrien, quelque part à la frontière mexicaine. Le visage buriné par les années, il partage son temps entre son travail, quelques aventures et des randonnées en compagnie de son meilleur ami, Melquiades Estrada, un travailleur illégal venu du Mexique voisin tenter sa chance au Texas. Mais c’est la mort que ce dernier rencontre accidentellement, laissant Pete seul avec son désarroi. L’homme ne satisfait en aucun cas de la version officielle du shérif Belmont et mène sa propre enquête jusqu’à trouver le meurtrier, un jeune garde frontière brutal qu’il entraîne dans un long pèlerinage vers le sud, afin d’enterrer décemment Melquiades dans son village natal et de lui rendre un dernier hommage. L’ombre des géants du western plane sur le premier film de Tommy Lee Jones. Celles de Sam Peckinpah auquel l’acteur réalisateur emprunte sa vision sans concessions de la nature humaine. Les grands espaces ont disparu, la frontière est verrouillée par une armée de gardes-frontières, la justice est mal en point au point qu’un seul enjeu ne semble parcourir le film, la place des hommes dans un Far West aussi sinistré. Elle se redéfinit à l’aune de leur honneur, un certain sens du devoir mais aussi du partage. Complices, Perkins et Estrada partageaient tout. Le trajet du cow-boy et de son prisonnier n’est pas de tout repos. Il prend vite l’allure d’un voyage iniatique avec son lot de rencontres insolites, le vieillard aveugle, les chasseurs mexicains. Alors que la civilisation progresse de toute part, il reste encore quelques parcelles à découvrir pour renouer avec la grandeur de l’Ouest sauvage. Un tel message passerait aisément pour réactionnaire s’il ne servait pas ici une critique lucide du modèle américain dont le film pointe certaines dérives : exploitation de clandestins, violences faites aux femmes, justice à deux vitesse. La force de Trois Enterrements consiste à quitter ce quotidien médiocre pour atteindre un idéal de fraternité et de communion avec la nature, à l’image d’un Tommy Lee Jones, devenu à l’instar du grand Clint Estwood, l’un des derniers dépositaires du Rêve américain. J.H.D.
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