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Romanzo Criminale de Michele Placido
Avec : Kim Rossi Stuart, Anna Mouglalis, Pierfranco Favino, Claudio Santamaria

Les rois maudits

Commençons par ce que Romanzo Criminale n’est pas : une évocation historique, encore moins un film politique ou un drame social. Le titre résume d’ailleurs bien l’entreprise, il s’agit avant tout d’un long feuilleton retraçant sur près de trente années l’ascension puis la chute du gang de la Magliana, une bande de jeunes romains qui régnèrent en maîtres incontestés sur le crime organisé de la capitale italienne.

A ce titre, le film de Michele Placido partage certains éléments avec Nos meilleurs années de Marco Tullio Giordanna dont Romanzo Criminale serait à la fois le complément et le parfait négatif, soit les pires années de la démocratie italienne prise dans la tourmente des années de plomb. Pourtant, le film affiche une réelle modestie, Michele Placido ne disposant pas de moyens démesurés. Il ne cherche pas la vérité des faits historiques et de leurs causes mais un état intermédiaire crédible à partir duquel, il peut avec l’aide de son scénariste Giancarlo de Cataldo déployer les destins du Libanais, du Froid et du Dandy.

Evidemment, Romanzo Criminale ne déroge pas aux lois du genre et on retrouve les rituels mafieux, la brutalité, les rivalités amoureuses, les vengeances. Mais la mise en scène nerveuse surprend par son souci de réalisme, donnant l’impression prenante de se plonger dans cette Italie des seventies. Mais le film offre plus que cette reconstitution et l’illustration d’un feuilleton criminel. Romanzo Criminale débute par la fuite de quatre adolescents sitôt leurs premiers méfaits accomplis. Leur destin est scellé mais leur amitié ne résistera pas longtemps aux soubresauts de l’époque entre magouilles politiques et déchaînements gratuits de violence. Le groupe cède sous le poids des individualités, des rancoeurs et des rivalités, une déchirure qui porte de bout en bout ce Romanzo Criminale qui n’est sûrement pas un chef d’œuvre mais assurément un beau film populaire.
J.H.D. 

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