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Silent Hill de Christophe Gans
Avec : Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Déborah Unger

La ville a des yeux

Jeux vidéo et cinéma font rarement bon ménage. On se souvient ainsi des adaptations pitoyables des Tomb Raider et autre Resident Evil. C’est dire le tour de force réalisé par Christophe Gans même si on s’y attendait un peu de la part d’un cinéaste passionné par les jeux vidéo. L’auteur de Crying Freeman témoigne au jeu le même respect qu’il témoignait à l’époque à la bande dessinée de Ikegami. Il en résulte une oeuvre singulière à la frontière entre deux mondes.

Le film reprend la trame du premier jeu Silent Hill. Une mère désemparée, Rose emmène sa fille adoptive Shanon dans une petite ville de l’ouest de la Virginie. Elle espère la guérir de mystérieuses crises de somnambulisme. Mais juste avant d’arriver sur place, leur voiture sort de la route laissant Rose inconsciente. A son réveil, elle constate que Shanon a disparu. Parant à la recherche de sa fille, elle commence l’exploration de Silent Hill, ville inhabitée sur laquelle tombent des flocons de cendres.

Christophe Gans retranscrit fidèlement l’esprit du jeu accordant la part belle à l’exploration de la ville qui devient ainsi un personnage à part entière du film. Rose parcourt de nouveaux lieux toujours plus inquiétant comme autant de nouveaux niveaux. Surtout, le film distille un malaise similaire au jeu en reprenant certains de ces éléments clés : épais brouillard, musique aussi anodine que stressante, et cette capacité à forcer l’héroïne/le jouer à effectuer des choses désagréables comme marcher en équilibre sur une planche de bois, examiner un cadavre supplicié.

Tous ces procédés dédoublent la ville : il y a bel et bien 2 Silent Hill, la ville explorée par Rose et la ville que parcourt son mari accompagné d’un policier. Sous nos yeux, ce monde vacille et bascule dans une horreur plastique captivante à mesure que les sirènes résonnent pour annoncer que les ténèbres s’abattent désormais sur la ville.
J.H.D. 

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