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Chagrin d'école de Daniel Pennac, Gallimard
 
On ne le savait pas mais bien des années avant de connaître le succès avec La Fée Carabine ou Monsieur Malaussène, Daniel Pennac se distinguait sur les bancs de l’école par ses résultats déplorables. Le cancre traînait son ennui et mentait à sa famille désemparée devant ce rejeton incapable d’apprendre ou de retenir la moindre leçon.

On l’aura donc compris, Daniel Pennac évoque ici sans fioritures mais avec malice son parcours scolaire chaotique. Le romancier parle de la douleur du cancre, seul devant un monde de connaissance qui lui échappe, des cours auxquels il ne comprend rien, des parents incapables de lui venir en aide. Il y a une réelle justesse dans cette expérience vécue mais l’allégresse du livre retombe dès que l’auteur se sent obligé de nous livrer sa vision de l’école et quelques réflexions sur notre société.

Le cancre devenu professeur de français puis écrivain prend la plume pour défendre l’école de la République, celle de l’instruction obligatoire de Jules Ferry et du mérite. S’il fustige à juste titre l’influence néfaste de la télévision et de l’intrusion des marques dans le quotidien des élèves, Chagrin d’école a un peu trop tendance à dédouaner le corps professoral et les élèves de leurs responsabilités. Le nombre d’enfants incapables de lire ou d’écrire à l’entrée au collège ne cesse de croître mais Daniel Pennac ne trouve rien à redire.

Il n’a surtout pas peur du ridicule quand il ose évoquer Alphonse Daudet et son personnage du Petit Chose, surveillant harcelé par ses élèves. C’était au XIXème siècle et aujourd’hui certains lycéens tabassent leurs professeurs tandis que d’autres filment la scène pour la diffuser sur Internet. Heureusement, Daniel Pennac comprend leur détresse, opérant par la même occasion une confusion maladroite entre cancre, délinquant et jeune de banlieue. L’auteur de La Fée Carabine possède un style indéniable mais son discours lénifiant et bien pensant ne le met pas vraiment en valeur.

Editions Gallimard, 304 pages, 19 euros, Prix Renaudot 2007
J.H.D. 

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