chroniques littéraires
Well de Matthew McIntosh, Seuil (Points) |
Une symphonie de douleur Avec l’explosion du courant Grunge au début des années 90, la région de Seattle a connu une révolution culturelle sans précédent, devenant le fer de lance de cette musique désenchantée incarnée par le groupe Nirvanna. Well ressemble ainsi à s’y méprendre à la réplique littéraire de la musique de Kurt Cobain. Matthew McIntosh dresse le portrait magistral d’une Amérique moyenne sans éclat. Travail sous payé au Wal-Mart, enfant atteint de troubles mentaux, décès d’un père, séquelles de combats de boxe, les héros de Well se débattent dans un quotidien chaotique. Et toujours la même interrogation, relayée par Bill, Pourquoi les choses se dégradent constamment ? Les personnages de Matthew McIntosh se réfugient parfois dans l’alcool ou la drogue mais l’extase ne dure jamais longtemps. Le livre témoigne également d’une grande frustration que le romancier décèle chez ses concitoyens. Manque d’argent, de tendresse, de plaisir, manque de reconnaissance. Jim est mort seul chez lui, abandonné de tous. Andrew et Shannon sont incapables de coucher ensemble sans éprouver la moindre douleur physique ou mentale. Les personnages tournent en rond, les histoires se croisent par un habile jeu de références mais le constat implacable demeure. Chronique du manque, de l’absence, Well égratine une certaine idée du rêve américain, celui d’une classe moyenne désabusée qui ne se voit plus aucun avenir en Amérique. Impressionnant. Editions du Seuil (Points), 283 pages, 7 euros J.H.D.
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