chroniques littéraires
Les Aventures de Blake et Mortimer, La Marque jaune de E.P. Jacobs, Dargaud |
Le Génie du Crime Après la troisième Guerre Mondiale qui a vu s’affronter l’Occident et la Chine, et les mystères de la Grande Pyramide, Blake et Mortimer espéraient retrouver un semblant de quiétude à Londres. Peine perdue, la capitale britannique retient son souffle à chaque nouveau coup d’éclat de la Marque jaune. Cette organisation criminelle multiplie les opérations spectaculaires à l’image de l’attaque de la Banque d’Angleterre ou du vol des joyaux de la Couronne. La pression monte sur les autorités alors que la Marque jaune change de stratégie et enlève diverses personnalités, scientifiques, juges et mêmes journalistes… Edgar P. Jacobs signe ici son chef d’œuvre. Cette aventure de Blake et Mortimer marque une évolution importante puisque pour la première fois, l’auteur n’a besoin que d’un volume pour mener un récit plus resserré. Edgar P. Jacobs confirme de nouveau l’influence du cinéma expressionniste allemand sur son oeuvre. Le signe utilisé par la Marque Jaune s’inspire vraisemblablement du M le Maudit de Fritz Lang. Le criminel ressemble d’ailleurs à un démon qui se serait échappé du Nosferatu de F.W. Murnau. Le personnage du docteur Septimus évoque également le docteur Mabuse, surtout dans la scène où on le voit hypnotiser son fidèle et docile serviteur Guinea Pig. Les deux scientifiques poursuivent les mêmes objectifs d’asservissement mais à l’époque de Blake et Mortimer, le fascisme a été vaincu. Les autorités redoutent surtout le caractère subversif de cet ennemi invisible. Fidèle à son style, Edgar P. Jacobs livre un album soigné dans ses moindres détails. La ligne claire atteint ici une précision rarement égalée. L’auteur délaisse la guerre froide et l’affrontement entre l’Ouest et le bloc soviétique pour délivrer un message plus humaniste sur le progrès scientifique et ses limites comme le rappelle Blake à la fin de l’aventure. Au dessus de la science, il y a l’homme. Et au sommet de la bande dessinée de l’après guerre, La Marque jaune. Editions Dargaud, 70 pages, 13.50 euros J.H.D.
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