chroniques littéraires
La Bataille de Patrick Rambaud, Le Livre de Poche |
J'ai vu Essling Balzac rêvait d’écrire un grand roman sur les campagnes Napoléoniennes. Il avait en particulier effectué plusieurs repérages sur les lieux de la bataille d’Essling mais faute de temps, le prolifique auteur de la Comédie Humaine ne put jamais à terme son projet. Patrick Rambaud reprend le flambeau mais dans un style très différent, plus direct au plus près de ces hommes, soldats, artistes ou simples civils emportés par le tourbillon de l’histoire. Patrick Rambaud n’a pas peur de se confronter aux grandes figures de l’Empire et son roman extrêmement documenté regorge d’anecdotes. L’auteur redonne vie à Napoléon et ses généraux et dresse le portrait cinglant d’un régime qui vit ses derniers jours. En cette année 1809, les idéaux de la Révolution Française sont bien loin. L’Empire réprime dans le sans toute forme de contestation notamment en Espagne et sacrifie sa jeunesse dans des campagnes militaires de plus en plus sanglantes. Les officiers ont perdu leur enthousiasme. Les aventuriers ont laissé la place à des maréchaux bourgeois. Ils ne se battent plus que par fidélité envers celui à qui ils doivent leur fortune. Napoléon, monarque absolu et vieillissant ne supporte plus la contradiction. Il se retrouve au centre d’une cour docile de faux princes et de ducs inventés. Le fin stratège n’en garde pas moins son audace mais la chance commence à le fuir. L’empereur doit sacrifier toujours plus de soldats avec un mépris sidérant pour ces hommes qu’il peut dépenser sans compter. Les officiers ne sont pas dupes : les recrues trop jeunes ont peur constate Molitor parce qu’elles n’ont ni l’habitude ni notre mépris ou parce qu’elles n’ont pas vu assez de morts. Effectivement, la bataille d’Essling pour le contrôle de deux petits villages des environs de Vienne vire au carnage, une véritable boucherie à laquelle, Patrick Rambaud rend toute sa sauvagerie. Les hommes se saoulent pour se donner du courage et résister aux contre attaques autrichiennes. Napoléon évite le pire mais la bataille se solde par un échec relatif, révélant à toute l’Europe les faiblesses d’un Empire de plus en plus contesté. L’Empereur n’en a pas conscience, il imagine déjà de nouvelles offensives toujours plus meurtrières mais qui ne pourront que retarder sa chute déjà programmée. Editions Hachette (Le livre de poche), 284 pages, 5 euros J.H.D.
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