chroniques littéraires
Coma de Pierre Guyotat, Gallimard (Folio) |
Dans la ville, Lyon, je reprends une vie nocturne: de la nuit, situation cosmique d'exception pour l'homme ordinaire, j'espère sinon l'installation en moi d'un nouveau moi du moins un répit dans le moi dont je suis affecté. Si ces quelques lignes éveillent en vous autre chose qu’un ennui poli, le livre de Pierre Guyotat pourra peut être vous toucher profondément. L’auteur raconte une période sombre de sa vie marquée par une grave crise artistique et existentielle qui a failli le conduire à la mort. Depuis l’auteur s’est guéri mais le souvenir de ces années terribles ne peut pas totalement s’estomper. Avec une grande honnêteté mais aussi beaucoup de complaisance, Pierre Guyotat se souvient et ne nous épargne aucun détail. Le romancier n’hésite jamais à se mettre en scène dans des positions dégradantes ou à évoquer de lourds traumatismes familiaux comme le décès de sa mère. Sur le papier, il avait la matière pour livrer un récit magnifique mais son style alambiqué crée une barrière avec les lecteurs et réduit son expérience à une succession d’épisodes pompeux, entrecoupés de passages sordides. Le lecteur ne comprend pas tout et garde l’impression que le romancier ne se livre pas totalement, se retranchant derrière les illustrations qui ponctuent le roman. Le contraste avec les livres de Richard Morgiève plus déchirante n’arrange guère cette impression mitigée. Avec son écriture artificielle, Pierre Guyotat enchaîne les pages pour se faire plaisir, sûrement pas pour nous émouvoir. Editions Gallimard (Folio), 220 pages, 6.30 euros J.H.D.
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