chroniques littéraires
Mezzanine de Bayon, Grasset |
Pendant de nombreuses années, Bayon a mené une double vie, journaliste et écrivain le jour, témoin de la scène artistique undergroud la nuit. Marié officiellement avec M, il assouvit néanmoins ses fantasmes avec d’autres femmes auxquelles il donne rendez vous dans un petit appartement de la Butte Montmartre spécialement aménagé en Mezzanine pour l’occasion. Bayon relate ainsi dans ce recueil ses multiples frasques extra conjugales. Son écriture imagée évolue dans un registre proche du conte. Des princes et autres petits poucets, fées et elfes peuplent Mezzanine sans oublier l’ogre évoqué par la figure de Barbe Bleue. L’amant dépravé s’amuse de ses nombreuses conquêtes : seul son plaisir lui importe. Le libertinage permet la satisfaction de son plaisir égoïste. Bayon ne nous épargne aucun détail fut-il gynécologique ou immoral. L’impudeur de la confession tient lieu de figure de style mais nuit à l’autobiographie peu crédible. Dès le premier chapitre où un jeune garçon viole la mère de son copain, le lecteur comprend que l’auteur se joue de lui. Il enchaîne les épisodes toujours un peu plus glauque ou scabreux. La mort est en effet omniprésente à jamais indissociée de la jouissance : il s’agit du tableau de David tuant Goliath ou du souvenir du frère suicidé. Mezzanine ne tient que par son écriture stylisée d’un Bayon qui ne se contente pas de décrire bêtement ses expériences sexuelles. Mais à la longue, ce petit jeu épuisant n’apporte guère de plaisir à celui qui ose s’y confronter. Editions Grasset, 332 pages, 18.50 euros J.H.D.
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