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Un bien fou de Eric Neuhoff
 
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Maud et le narrateur de ce roman formaient le couple idéal mais ces vacances italiennes furent fatales à leur couple. Dans les îles, les jeunes gens rencontrent Samuel Bruckinger, un des plus grands écrivains américains, vivant depuis plus de trente ans sous des noms d’emprunts et dans une clandestinité totale afin d’échapper aux journalistes. Petit à petit, Maud se laisse séduire par le septuagénaire et elle finit par abandonner le narrateur. Ce dernier, désabusé écrit une lettre à son rival, une missive dans laquelle il laisse exploser sa haine au grand jour et affirme son intention de se venger…

Dans le dernier livre de Eric Neuhoff, il est surtout question des femmes et des écrivains. L’auteur n’hésite pas à expliciter à comprendre le comportement des dernières, la description qu’il donne de sa relation avec Maud donne lieu à quelques moments de fantaisie mais aussi de tristesse quand il constate l’absence de sa compagne et subit de nouveau l’épreuve de la solitude ("Le samedi matin, je lis les journaux sans pouvoir les commenter à voix haute. Maud me manque").

L’écrivain du roman, Samuel Bruckinger, semble avoir été inspiré à Eric Neuhoff par J.D. Salinger figure mythique de la littérature américaine retiré en ermite. Par ce personnage, Eric Neuhoff décrit la fascination qu’exercent ces hommes (sur Maud bien sûr mais aussi sur le narrateur qui admiratif relit son œuvre), le mystère qui entoure leur existence.

Bien que récompensé par le Grand Prix du roman de l’Académie Française, Un bien Fou se distingue par un style éloigné de l’académisme attendu. Sur la forme d’abord puisqu’il est rédigé sous la forme d’une longue lettre flash-back et sur la fond puisqu’à la manière de Brett Easton Ellis (sans le côté violent et malsain…), l’auteur règle quelques comptes de manière assez réjouissantes, même si le parisianisme affiché risque d’énerver les lecteurs de Province. Il n’empêche, il s’agit assurément d’un très bon roman, au style alerte et dont la conclusion, telle une cerise sur le gâteau, vient parachever la réussite.

Editions Albin Michel, 208 pages, 14.94 euros

J.H.D. 

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